Face à l’avancée fulgurante des talibans, Joe Biden ne dévie pas: le président des Etats-Unis est déterminé à aller au bout du retrait d’Afghanistan mais apparaît aussi à court d’options pour peser sur le sort du pays, rap-porte l’AFP.“La décision du retrait a été prise en ayant pleinement conscience que ce à quoi nous assistons actuellement risquait d’arriver”, dit à l’AFP Laurel Miller, émissaire des Etats-Unis pour l’Afghanistan jusqu’en 2017.Si Michael Kugelman, chercheur au cercle de réflexion Wilson Center, juge lui “surprenante” et même “extrêmement inquiétante” la rapidité des gains territoriaux des insurgés, qui ont déjà pris six des 34 capitales provinciales, il partage ce constat: “Nous savions tous que les talibans allaient intensifier leur offensive quand Biden a annoncé le départ.” Le retrait des forces internationales avait été décidé par l’ex-président américain Donald Trump.
Son successeur a repoussé l’échéance de quelques mois, mais les forces américaines et étrangères auront quitté le pays d’ici la fin du mois.Pour Joe Biden, l’objectif premier de l’intervention déclenchée par les attentats du 11 septembre 2001, à savoir marginaliser l’organisation jihadiste Al-Qaïda, est atteint depuis longtemps. “Près de vingt années d’expérience nous ont montré que +Juste une année de plus+ de combat en Afghanistan n’est pas une solution, mais la recette pour y rester éternellement”, a lancé le mois dernier le démocrate, qui plaide depuis longtemps pour que les Etats-Unis mettent fin à la guerre la plus longue de leur histoire.Pressés de questions à mesure que les talibans avancent, les responsables américains ont claire-ment fait comprendre ces dernières semaines que la ligne ne changerait pas: Washington va maintenir son “soutien” au gouvernement de Kaboul, en termes notamment de formation militaire, mais pour le reste, c’est aux Afghans de choisir leur destin.