Confronté aux provocations de la Corée du Nord et de la Russie, au dérapage de l’inflation et au naufrage parlementaire d’une grande réforme électorale, Joe Biden a tenu vendredi à vanter l’une des rares réussites jusqu’ici de sa présidence, à savoir un grand plan d’infrastructures, a rapporté l’AFP. “On parle beaucoup de la déception face aux choses que nous n’avons pas réussi à faire, et j’ajouterais que nous allons réussir à en mener beaucoup à bien. Mais cela, nous l’avons fait”, a dit Joe Biden à la Maison Blanche, tandis que derrière lui défilaient des images de ponts plus ou moins décatis. Ce que le démocrate a fait, c’est de faire voter à l’automne 1.200 milliards de dollars d’investissements dans les routes, les ponts, l’internet, un montant historique qui a même bénéficié du soutien de quelques parlementaires républicains. Mais le rappel de cette indéniable réussite a presque quelque chose de cruel. Lors de la ratification en grande pompe du texte le 15 novembre dernier, Joe Biden avait invité une sénatrice de l’Arizona, Kyrsten Sinema, à prendre la parole pour vanter le texte. Jeudi, la même Kyrsten Sinema a enterré en quelques mots, à la tribune du Sénat, une grande loi électorale avec laquelle Joe Biden promettait de protéger l’accès aux urnes des AfroAméricains contre des restrictions imposées par certains Etats conservateurs du Sud. Ce texte est emblématique d’un virage que cherche à prendre Joe Biden: dans deux récents discours, le président a émis des mises en garde d’une gravité inédite sur la démocratie américaine. Et lancé des attaques d’une virulence jamais vue contre son prédécesseur Donald Trump, et contre l’opposition en général.