Par : Nermine Khattab
En Égypte, à l’heure où s’ouvre la COP27, au cœur de la capitale Le Caire, un groupe de femmes monte sur des vélos pour revendiquer plus de liberté. Le groupe des Cairo Cycling Geckos a été lancé par Nouran Salah. Elles tentent de faire changer le regard de la société égyptienne, tant sur l’usage du vélo que sur la place des femmes. Réduire les inégalités et briser les tabous, un coup de pédale à la fois…
Des femmes et des vélos en Égypte
C’est en 2016 que Nouran Salah a commencé à utiliser son vélo, afin de distribuer des repas gratuits durant la période de ramadan. Dans un pays très ancré dans les traditions, il est surprenant pour beaucoup de voir une femme non voilée. C’est encore plus surprenant de la voir pédaler. Aujourd’hui, les Cairo Cycling Geckos sont une association. Le collectif compte une cinquantaine de femmes membres. Leur but est de montrer le vélo comme un outil d’autonomisation des femmes dans l’espace public. Elles luttent contre l’exclusion sociale en organisant des distributions de nourritures ou de jouets dans les zones défavorisées du Caire
Un nouveau regard
«A force de nous voir pédaler librement dans les rues du Caire, les hommes vont s’y habituer et trouver ça normal»
Nouran Salah

En pédalant dans la mégapole du Caire (9,5 millions d’habitants), les Cycling Geckos se heurtent à de nombreuses difficultés. Trafic intense et dangereux, routes défoncées, réseau cyclable inexistant… la ville n’est pas ce que l’on pourrait appeler une cité véloamicale. Socialement, elles affrontent le regard des autres, y compris des femmes, qui ne comprennent pas ce que font ces femmes sur des vélos, non voilées qui plus est.