Par: Soha Gaafar
Le diadème de l’impératrice Eugénie

Après le cambriolage du Musée du Louvre, essayons de savoir le diadème en perles et diamants de l’impératrice Eugénie, l’épouse de l’empereur Napoléon III.
212 perles d’Orient, dont 17 en poire, ainsi que 1 998 diamants et 992 brillants en taille rose. Tels sont les gemmes qui ornent le diadème en argent de l’impératrice Eugénie, qui était exposé dans l’une des vitrines de la Galerie d’Apollon au Musée du Louvre à Paris et qui figure parmi les huit bijoux des Diamants de la Couronne dérobés le dimanche 19 octobre 2025, selon Paris Match.
C’est en 1853, peu de temps après son mariage avec l’empereur Napoléon III, célébré le 29 janvier, que le joaillier parisien Alexandre Gabriel Lemonnier signe cette superbe tiare pour l’impératrice Eugénie. Elle fait alors partie d’une parure qui comprend également une broche d’épaule.
Sous la IIIe République, ce joyau n’échappe pas à la vente des Bijoux de la Couronne orchestrée par le gouvernement dans le but de récolter de l’argent qu’il entend utiliser utilement. Le Musée du Louvre raconte qu’il est adjugé lors des enchères des 12 et 13 mai 1887 au joaillier Julius Jacoby.
En 1890, ce somptueux bijou est acheté par Albert, 9e prince von Thurn und Taxis, « comme cadeau de mariage pour sa future femme, l’archiduchesse Margarethe Klementine d’Autriche », rappelle en 2021 « Vanity Fair ».
Ajoutant que ce diadème en perles réapparaît en 1980 lorsque le 11e prince von Thurn und Taxis, Johannes, épouse l’aristocrate allemande et comtesse Gloria von Schönburg-Glauchau, le magazine ajoute qu’en 1992, deux ans après la mort de son mari qui lui a laissé 500 millions de dollars de dettes, cette dernière choisit de s’en séparer. Figurant parmi les lots de la vente « The Thurn und Taxis Collection » de la Maison Christie’s à Genève, il est alors acquis par la Société des Amis du Louvre qui en fait don au musée afin qu’il puisse retrouver les autres Diamants de la Couronne de sa collection.
Le collier et les boucles d’oreilles de l’impératrice Marie-Louise

Le collier se compose de 32 émeraudes dont 5 ovales – la plus grosse taillée à huit pans pèse 13,75 carats -, 5 en losange, 10 en poire et 12 petites rondes. Mais aussi 1 138 diamants parmi lesquels 264 en taille rose et 874 brillants. Tels sont les gemmes qui ornent le collier en or de l’impératrice Marie-Louise qui était exposé dans l’une des vitrines de la Galerie d’Apollon au Musée du Louvre à Paris.
Ce joyau faisait à l’origine partie d’une parure qui comprenait aussi un diadème, des boucles d’oreilles et un peigne. Parure que Napoléon Ier avait offerte à l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche en cadeau de mariage le 2 avril 1810, selon Paris Match.
Six émeraudes dont deux grosses en poire de 45,2 carats, ainsi que 108 diamants: tels sont les gemmes qui ornent la précieuse paire de boucles d’oreilles en or.
Daté de cette année 1810, ce collier a été façonné par François-Régnault Nicot, de la joaillerie parisienne éponyme. L’empereur lui avait commandé parmi de nombreux autres bijoux destinés à sa seconde épouse, à l’occasion de leurs noces. Si certains d’entre eux étaient inscrits à l’inventaire des Diamants de la Couronne, les pièces de cette parure, comme celle d’une seconde en opales et diamants, étaient destinées à la cassette personnelle de la jeune femme.
Si elle a restitué les diamants de la Couronne à l’émissaire des Bourbon, elle emporte avec elle ses bijoux personnels, dont sa parure combinant émeraudes et diamants. À sa mort en 1847, elle la lègue à sa tante Elisabeth, puis elle passe au fils de celle-ci, son cousin Léopold II de Habsbourg, grand-duc de Toscane. Les descendants de celui-ci la conservent jusqu’en 1953, date à laquelle ils la cèdent au joaillier Van Cleef & Arpels.
« Les émeraudes du diadème sont alors vendues une à une ; une riche collectionneuse américaine l’achète, fait sertir des turquoises à la place des émeraudes et le lègue à la Smithsonian Institution en 1966. Le peigne a été transformé », rappelle le Musée du Louvre, précisant que la paire de boucles d’oreille, comme le collier, ont été heureusement préservés dans leur état d’origine et ont rejoint ses collections en 2004 grâce au fonds du Patrimoine et à la Société des Amis du Louvre.





