L’errance d’un âne en proie à la folie des hommes: en compétition officielle à Cannes, “Eo” (Hi-han en français), du Polonais Jerzy Skolimowski, ose faire de l’animal le personnage principal d’un film à la photographie spectaculaire, a rapporté l’AFP. Eo est choyé par sa maîtresse Kadandra, artiste de cirque, dont il affectionne les attentions et les caresses, jusqu’au jour où des militants animalistes, ironie du sort, le font “libérer” en l’envoyant dans une ferme dont il s’échappe.
De là commence un périple solitaire – malgré quelques rencontres équines – des champs polonais aux Alpes italiennes, que Jerzy Skolimowski filme à hauteur de garrot. Au rythme du souffle d’Eo, puissant ou saccadé, difficile lorsqu’il se blesse, et dans ses grands yeux tristes, le spectateur partage la détresse de l’âne. La beauté des images saisit, de forêts oniriques en proie à des flammes imaginaires aux montagnes immortalisées en sépia, autant que dérange la violence des sons, claquements de fouet ou cris bestiaux.





