Avec ses symboles et compositions artistiques mystérieux et fantastiques, le surréalisme se distinguait par son attrait particulier et ses images oniriques. Malgré son émergence en tant que mouvement littéraire en 1924, le surréalisme s’est transformé en un mouvement artistique mondial, célébrant cette année son centenaire.
100 ans se sont écoulés depuis la naissance d’Inji Aflatoun, l’une des pionnières de l’art plastique en Egypte et l’icône artistique qui a exprimé avec honnêteté et brio les rêves des gens simples, de résistance, de justice sociale et de droits des femmes malgré son éducation dans une famille aristocrate, propriétaire terrien. Pourtant, elle a su présenter avec excellence ses peintures artistiques surréalistes étranges et inhabituelles de l’homme simple, de sa réalité et de ses rêves.



Pour célébrer son centenaire, la galerie Safarkhan organise une exposition commémorative qui durera jusqu’au 21 mai, présentant une collection commémorative spécialement préparée pour Ingi Aflatoun qui a laissé un héritage durable inspirant les amateurs d’art, les artistes, les militants et les révolutionnaires des décennies après sa mort. A travers ses toiles, elle a su transmettre un message clair et simple à la fois mais aussi contemporain qu’éternel. Elle a consacré sa vie sans cesse et avec compassion à ses concitoyens.

Adam Scaria, directeur général de la galerie Safarkhan, explique que les caractéristiques artistiques les plus déterminantes d’Inji Aflatoun peuvent être divisées en deux parties dont la première est son message simple et contemporain. Tandis que la deuxième s’inscrit dans la poursuite de l’individu qui cherche un but dans ce qui lui est destiné, peu importe à quel point cela entre en conflit avec son éducation ou avec l’environnement qui l’entoure.
Il ajoute que la conception de cette exposition s’est inspirée des pièces que l’on trouve dans les musées nationaux les plus célèbres du monde : « Afin d’honorer ce centenaire spécial de la naissance d’Inji, nous avons jugé nécessaire de créer une présentation chronologique de la vie et de la carrière de l’artiste répartie en fonction de chaque période individuelle de son parcours artistique.
Inji a présenté des tableaux tels que « Le Jardin noir » en 1942 et « Nous n’oublierons pas » en 1951, dans lesquels elle représente les martyrs des manifestations du canal de Suez, ainsi que le tableau « Vous êtes divorcés » en 1952. En 1951, elle y présente sa première exposition, dominée par le réalisme social, et sa renommée se renforce sur la scène mondiale de plus en plus lorsque, entre 1953 et 1954, elle a exposé deux de ses œuvres marquantes : « Descendants d’Hatchepsout » et « Portrait d’une fille nubienne » à la Biennale de São Paulo.
Inji Aflatoun est née en 1924 dans une famille de la noblesse francophone du Caire. Elle a été éduquée dans une école catholique, avant de fréquenter le lycée français du Caire où elle s’est initiée au communisme. À 15 ans, elle a commencé à peindre et a étudié avec Kamel El-Telmissany, l’un des représentants du surréalisme égyptien. Sous l’influence de Telmissany, Aflatoun s’est impliquée dans le mouvement « Art et Liberté », un rassemblement de socialistes innovants qui a eu un impact sur ses premières œuvres.
Au sein de ce mouvement, Inji Aflatoun a clairement exprimé ses positions politiques. Elle était peut-être la première femme à se concentrer sur la création au Collège du Caire et a participé à la création de la Ligue des jeunes femmes universitaires et d’instituts en 1945, qui militait pour l’égalité hommes-femmes et l’anti-colonialisme de gauche.
Inji Aflatoun est une figure marquante de la création socialiste et militante en Egypte. Sa contribution à l’art et à la cause des femmes continue de faire écho dans l’histoire culturelle égyptienne et internationale.