Près des pyramides de Guizeh, le Centre d’art Ramsès Wissa Wassef, fondé au début des années 1950 par le défunt architecte Ramsès Wissa Wassef comme école de tissage, est devenu un véritable centre artistique. Il abrite aujourd’hui des ateliers, des galeries, un musée de poterie et de sculpture, ainsi que des maisons et des bâtiments agricoles, tous construits en briques crues.












En 1952, l’architecte Ramsès Wissa Wassef, considéré comme le père de l’architecture et du tissage copte, fonde le Centre d’art qui porte son nom dans le village de Harraniya, dans le gouvernorat de Guizeh. Impressionné par la sérénité et la beauté naturelle du lieu, il pose une condition essentielle à la concrétisation de son rêve : installer le centre sur un terrain vierge, sans activité artisanale, afin de ne pas perturber les habitants. Après un long périple, son choix se porte sur le village de Harraniya.
Il commence alors à réaliser son projet avec la participation d’une quinzaine d’enfants du village, âgés de 8 à 15 ans. Doté d’un fort sens artistique, Wissa Wassef exploite l’énergie créatrice de ces jeunes en leur enseignant l’art du tissage à la main, une initiative pionnière destinée à préserver et faire évoluer un artisanat traditionnel menacé par la mécanisation.
S’assurant qu’ils avaient bien intégré ses instructions, il leur accorde ensuite une liberté totale d’expression :
« Je veux voir ce que vous ferez, et je vous assure que si cela vous plaît, ce sera un avenir pour vous. J’espère que vous deviendrez des artistes »,
leur dit-il, conscient que le tissage constituait pour eux un véritable moyen d’expression artistique.
Le centre participe à sa première exposition internationale en 1958, en Suisse. Depuis, ses œuvres sont devenues des invitées régulières et remarquées dans les expositions artistiques à travers le monde.
Ekram Noshy, artiste et directrice du Centre Ramsès Wissa Wassef, déclare :
« Les tapis et textiles tissés à la main se distinguent par leurs couleurs vives, obtenues à partir de plantes rares cultivées spécifiquement au sein du centre. Les motifs illustrent les paysages de la campagne égyptienne — champs verdoyants, cours d’eau, oiseaux, bétail — et expriment l’authenticité du patrimoine national. »
Elle ajoute :
« À la mort de Ramsès Wissa en 1974, le centre comptait 14 tisserands de la première génération. Nous avons poursuivi leur accompagnement et leur développement jusqu’à atteindre 50 artisans avant la révolution du 25 janvier. Cependant, les crises successives nous ont contraints à réduire nos effectifs. Aujourd’hui, 35 artistes de la deuxième génération poursuivent cet héritage, travaillant tous types de textiles, du coton à la laine. »