Nous nous adressons au Conseil de sécurité de l’ONU: c’est une situation ordinaire et nécessaire après que la crise du Grand Barrage de la Renaissance (GERD) éthiopien ait atteint une quasi-impasse. C’est le Conseil de sécurité qui a déjà renvoyé la crise à l’Union africaine, et il doit se rendre compte que tous les efforts des frères africains ont échoué en raison de l’absence de toute volonté éthiopienne de parvenir à un consensus. S’ajoutent à cela le fait qu’Addis-Abeba veuille imposer un fait accompli unilatéralement, sans accord, en violation flagrante de toutes les lois internationales, et avec une insistance étrange à violer les droits de l’Egypte et du Soudan dans les eaux du Nil. L’Egypte et le Soudan ont déjà soumis tous les faits concernant la crise du GERD aux membres du Conseil de sécurité, ainsi que tous les documents sur les efforts sincères déployés par les deux pays pour parvenir à une solution juste et un accord juridique contraignant. Ils ont expliqué de même comment Addis-Abeba a confronté la souplesse des deux pays d’aval avec son intransigeance et son insistance à faire échouer les négociations.
Ensuite, il y a eu la demande de tenir la session d’urgence à l’approche de la date annuelle de la crue du Nil et l’annonce de l’Éthiopie de procéder au deuxième remplissage du barrage sans accord, ce que l’Égypte et le Soudan rejettent de fond en comble, et ce qui rend la situation délicate. L’Egypte et le Soudan mettent le Conseil de sécurité face à ses responsabilités.
Les deux pays sont pleinement conscients de leurs droits légitimes, et ils savent aussi comment protéger ces droits.
Les deux pays ont cherché par tous les moyens à résoudre la crise de manière à garantir tous les droits et intérêts des parties concernées. Si les efforts de l’Union africaine ont été contrecarrés par l’Ethiopie, alors le Conseil de sécurité doit assumer sa responsabilité laquelle est d’apporter une solution, car il sera responsable en cas de dégénération de la crise.
Il ne fait aucun doute que nous avons une perception des positions des États membres du Conseil, en particulier des grandes puissances, et que tous les membres ont maintenant une image complète de la situation réelle.
Tous doivent assumer une situation qu’ils savent bien être une menace à la paix et à la sécurité internationales. Il n’est pas du tout acceptable d’entendre quelqu’un dire que le Conseil de sécurité n’a pas grand-chose à offrir !
Il est pleinement responsable de l’arrêt de l’agression éthiopienne, qui viole toutes les lois internationales et affecte la vie de 150 millions d’Egyptiens et de Soudanais. L’Egypte et le Soudan placent le monde face à ses responsabilités et devant une vérité indéniable : nous disposons le droit et la légitimité de défendre nos droits, et que toutes les options sont disponibles et légitimes.