S’il y avait une leçon à tirer de ce qui est arrivé à la séance du Conseil de Sécurité tenue jeudi dernier pour discuter du dossier du Barrage de la Renaissance, c’est que l’Egypte doit reconsidérer toutes ses relations diplomatiques avec tous les pays sur base de leur position vis-à-vis de cette question.
Nombreuses leçons sont à tirer de cette séance surtout suite à cette position internationale décevante vis-à-vis d’une question aussi importante pour l’Egypte, a précisé Emad Eddine Hussein dans un article publié par Al Shorouk.
Avant la guerre du 6 octobre, et même depuis la défaite de 1948, nos relations internationales se fixaient selon les positions de chaque pays vis-à-vis d’Israël, de son empathie pour les droits arabes et si le pays est pour, contre ou non aligné. (…)Il n’est point question de positions vagues, hésitantes ou indécises.
Ce qui a eu lieu au cours de la récente séance du Conseil de Sécurité était choquant pour de nombreux Egyptiens qui s’attendaient à ce que la communauté inter-nationale soutienne l’Egypte dans sa bataille légitime. Mais ils ont été surpris par une « performance très frag-ile».
Quiconque suit de près les positions régionales et internationales pourrait sans doute savoir qu’on allait pas réaliser des résultats décisifs au sein de l’ONU et du Conseil de sécurité. Quiconque lit minutieusement les déclarations et discours des dirigeants et responsables des grands pays, se rendra immédatement compte que ces pays sont « pour » l’Ethiopie ou au moins « non alignés ».
Peu parmi ces pays ont soutenu notre position. (…) Les positions de la Chine et de la Russie étaient très passives.
La Chine a, pour sa part, de grands intérêts économiques en Ethiopie ; mais nous ne pouvons point comprendre la position russe. Nous avons été surpris par le refus russe du recours à la force.
Ce qui est étrange est qu’au même jour de la tenue de la séance, le président Vladimir Poutine avait émis une décision pour le retour des vols charter russes à destinations des villes touristiques égyptiennes. Certains ont pu décelé un important indice : la Russie a essayé de satisfaire l’Egypte dans le dossier du tourisme et de satisfaire l’Ethiopie dans le dossier du Barrage.
Toutefois, la position américaine est relativement meilleure à comparer avec ce qui était prévu.
(…)Faire des déclarations amicales en faveur de l’Egypte puis prononcer un discours hésitant devant le Conseil de Sécurité est inacceptable.
Tenir le milieu dans cette question ne sera point profitable. Il est temps d’être tranchant (…)