
Et si le système immunitaire nous aidait à mieux éliminer le cholestérol ? C’est le pari qu’ouvre une étude menée par l’Inserm, qui révèle que certaines cellules immunitaires appelées MAIT favorisent l’évacuation du cholestérol par l’intestin et ralentissent la progression de l’athérosclérose, chez la souris. Une découverte prometteuse, alors que cette maladie cardiovasculaire reste la première cause de mortalité dans le monde, selon cliniquepariscentre.fr. L’athérosclérose est une pathologie silencieuse qui s’installe progressivement. Elle se caractérise par la formation de plaques d’athérome à l’intérieur des artères, composées essentiellement de cholestérol, de cellules immunitaires et de débris lipidiques. Ces plaques rigidifient et bouchent les artères, augmentant le risque d’infarctus ou d’AVC.

À l’Institut hospitalo-universitaire ICAN de Paris, le Pr Philippe Lesnik et son équipe ont observé, chez des patients atteints d’athérosclérose, une diminution du nombre de cellules MAIT dans la circulation sanguine. Ces cellules immunitaires, présentes dans les muqueuses intestinales et pulmonaires, sont déjà connues pour leur rôle dans la réponse aux infections. Mais leur implication dans les maladies cardiovasculaires est une piste inédite. Il existe deux mécanismes complémentaires pour éliminer l’excès de cholestérol :* La voie biliaire : le foie transforme le cholestérol en sels biliaires, libérés dans l’intestin lors de la digestion.* La voie intestinale directe : le cholestérol passe du sang vers la lumière intestinale sans transformation, avant d’être évacué dans les selles. Les cellules MAIT agissent précisément sur cette seconde voie, qui représenterait 20 à 30 % de l’élimination du cholestérol total chez l’humain. Les résultats obtenus sur l’animal sont prometteurs. L’équipe de l’Inserm va maintenant tester cette hypothèse chez l’humain, en analysant le fonctionnement des cellules MAIT et leur potentiel en tant que cible thérapeutique. « Si nous pouvons activer ou renforcer ce mécanisme chez les patients à risque, nous pourrions réduire le cholestérol de manière naturelle, en complément ou en alternative aux traitements actuels », conclut Philippe Lesnik.Les cellules MAIT jouent un rôle clé dans la régulation du cholestérol. Elles activent une voie intestinale d’élimination, limitant l’accumulation dans les artères. Cette découverte ouvre une nouvelle piste thérapeutique contre l’athérosclérose, encore à valider chez l’humain.