Tout déplacement forcé des Palestiniens à l’intérieur ou à l’extérieur de la bande de Gaza constitue une violation du droit international humanitaire, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choucri, lors d’une interview accordée à la CNN.
Prié de dire si l’Egypte pouvait autoriser provisoirement l’entrée des Palestiniens sur ses territoires jusqu’à la fin des opérations militaires israéliennes à Gaza, Choucri a expliqué que cela constituait une violation du DIH, tout comme leur déplacement forcé à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enclave, et que l’Egypte n’y participerait pas implicitement.
Les Palestiniens eux-mêmes ne veulent pas quitter leur territoire et ne devraient pas en être expulsés de force ; liquider la cause palestinienne en les éloignant de leur terre est inadmissible et représente une violation du droit international humanitaire, a fait savoir le responsable.
L’Egypte n’a participé à aucun blocus imposé à la bande de Gaza ni à son isolement, le terminal de Rafah a toujours été ouvert et emprunté par les Palestiniens pour sortir de l’enclave pour étudier ou se faire soigner en Egypte, a-t-il fait remarquer.
Le poste-frontière de Rafah est essentiellement un terminal pour la circulation des individus et non de marchandises qui, elles, relèvent de la responsabilité des terminaux israéliens, c’est là un engagement de la puissance occupante – en l’occurrence Israël – d’assurer les besoins du peuple palestinien, a-t-il dit.
Interrogé sur la disposition du Caire à jouer, après la fin du conflit, un rôle pour aider les Palestiniens à la reconstruction de Gaza et à l’autodétermination, le chef de la diplomatie a précisé qu’avant le conflit, l’Egypte avait contribué à la reconstruction de l’enclave à hauteur de 500 millions de dollars.
Cet affrontement entre Israël et le Hamas est le sixième du genre, a-t-il rappelé, soulignant que l’Egypte contribuerait toujours à la reconstruction, de sorte à servir l’intérêt suprême de la population palestinienne à Gaza.
Le ministre des AE a ensuite parlé de l’invocation de l’article 99 de la Charte des Nations-Unies par le secrétaire général de l’Organisation, Antonio Guterres lequel, estime-t-il, a fait la démarche partant de sa responsabilité d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute menace pour la paix et la sécurité internationales.
Tous les rapports parvenus des organisations affiliées à l’ONU font état d’une crise humanitaire catastrophique au vu des conditions prévalant dans la bande de Gaza, a-t-il repris.
Les civils souffrent cruellement de manque de nourriture, d’eau, d’abris et de soins; le système de santé dans l’enclave est désastreux, a regretté Choucri, exhortant le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités.