Il importe de soutenir le procès intenté contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) et de demander des comptes aux responsables israéliens sur les violations du droit international commises dans la bande de Gaza, a déclaré Sameh Choukry, ministre des Affaires étrangères.
Aucun pays n’est exempté de sa responsabilité dans cette affaire, a-t-il ajouté mercredi lors d’une entrevue avec la chaîne AlQahera news, en marge de sa visite à Manama pour assister à la 33è session du sommet du conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau des dirigeants.
Le soutien apporté par l’Égypte au procès intenté par l’Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ est conforme à la perspective juridique de ce qui se passe à Gaza ainsi qu’aux obligations existantes dans le cadre de la Convention sur le génocide, à la lumière des bombardements aveugles qui ont causé de graves dommages aux civils dans l’enclave palestinienne, a précisé le ministre.
Depuis le début de la guerre contre Gaza, l’Égypte appelle à un cessez-le-feu, à l’introduction de l’aide humanitaire aux Palestiniens et à la prévention de tout acte de déplacement forcé de la population, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la bande de Gaza, et de liquidation de la cause palestinienne, a-t-il pointé.
Après sept mois de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, le bilan de victimes s’est alourdi à environ 35 000 martyrs, dont la majorité étaient des femmes et des enfants, et à plus de 100 000 blessés, alors que le nombre total d’orphelins a dépassé 22 000, a indiqué Choukry.
Il a également appelé la communauté internationale à obliger Israël à cesser le feu et les opérations militaires, à prendre en compte les dégâts humanitaires survenus dans la bande de Gaza.
De nombreux pays affirment l’importance d’un cessez-le-feu ou promeuvent la solution à deux États comme résolution au conflit palestino-israélien, mais ces déclarations ne se traduisent pas en actions, et constituent seulement des tentatives pour détourner l’attention des problèmes actuels en abordant d’autres problèmes, a martelé le ministre des AE.
Concernant l’initiative de paix arabe, adopté en 2002 lors du sommet de Beyrouth, est applicable notamment sous la direction de l’actuel gouvernement extrémiste israélien, Choukry a déclaré que cette initiative constituait un “choix stratégique” des Etats arabes qui prouve leurs aspiration à la paix selon ses différents éléments, y compris l’établissement de l’Etat palestinien.
Pour mettre en œuvre cette initiative, il est impératif pour Israël d’avoir la volonté politique d’accepter la solution à deux Etats et d’établir l’Etat palestinien, a-t-il estimé, notant que depuis les accords d’Oslo, les négociations se poursuivaient pendant trois décennies sans aboutir à aucun résultat en raison du manque de la volonté politique.
Les propos des responsables du gouvernement israélien confirment une fois de plus le rejet de ce choix. Il est donc nécessaire que la position israélienne soit cohérente avec le consensus international selon lequel la solution à deux États est la seule issue à la crise actuelle, a-t-il signalé.
Le ministre a aussi fait état des grands efforts déployés par l’Égypte, dans le cadre du Comité de liaison arabo-islamique en coordination avec les partenaires des pays arabes, pour persuader de nombreux pays du monde de reconnaître l’État palestinien, expliquant que plus de 130 pays reconnaissaient l’État palestinien, et a souhaité l’augmentation de ce nombre, accompagnée par des mesures concrètes et non par des paroles.
Dès le début de la crise, l’Égypte a mis en garde contre les risques de la guerre contre la bande de Gaza et l’extension du conflit, ce qui s’est effectivement produit à l’ombre de l’escalade des tensions entre le Hezbollah et Israël, et entre l’Iran et Israël, outre le ciblage militaire continu par Israël contre les territoires syriens, et les attaques en mer Rouge à cause de la perturbation de la liberté de navigation et des attaques contre les navires commerciaux, ainsi que des dommages qui en résultent pour l’économie mondiale, a-t-il affirmé.
Choukry a de même souligné le souci de l’Égypte de mettre fin au plus tôt possible à la crise en cours à Gaza, de faire face à toutes les tensions afin de restaurer la sécurité et la paix et de se concentrer sur les questions urgentes de développement.
Quant à l’équilibre par l’Égypte entre ses intérêts et la préservation de sa sécurité nationale, il a réitéré que l’Égypte continuerait à suivre des politiques et des principes efficaces pour protéger le pays des nombreuses répercussions résultant de la situation turbulente dans la région.