- Ministre de l’Aviation : 63,5 millions de passagers en Egypte en 2023
- L’Afrique se taille 5% du trafic aérien international
- L’Egypte développe ses systèmes aéroportuaires et repense son espace aérien
- Faciliter les procédures de création d’entreprises privées
- Mettre à jour les législations conformément aux normes internationales
- Issa : 3,6 millions de touristes en Egypte au cours du dernier trimestre 2023, 2e chiffre record de l’histoire du tourisme
- Mahrous : Réduire les émissions de carbone




La Conférence et l’exposition du Conseil international des aéroports ACI AFRICA tenues sous le thème « Locomotive des aéroports pour un développement économique et social durable », accueillies pour la troisième fois par l’Egypte sous les auspices du Premier ministre Moustafa Madbouli, clôture ses travaux aujourd’hui samedi.
Y ont participé 400 représentants d’aéroports et d’organisations internationales de 52 pays africains, en présence du ministre du Tourisme et des Antiquités, Ahmed Issa, du ministre du Commerce Mahmoud Ismat, de la ministre de l’Immigration et des Affaires des Egyptiens de l’étranger Soha Al-Guendi, de la ministre de la Culture Névine Al-Kilani et du président du Conseil international des aéroports pour la région de l’Afrique, Emmanuel Chávez, et du directeur général du Conseil international des aéroports, Louis Filippi, entre autres.
Le ministre de l’Aviation civile, Mohamed Abbas a confirmé que le Conseil international des aéroports joue un rôle clé et efficace dans la promotion de la coopération entre tous ses membres afin d’améliorer les politiques et les programmes pour le développement des normes aéroportuaires en vue de contribuer à la sécurité de l’industrie du transport aérien avec efficacité et performance élevées, conformément aux législations de l’Organisation internationale de l’aviation civile. Le ministre a par ailleurs loué les efforts de cette dernière, et ceux de l’Association internationale du transport aérien, pour leur rôle actif dans le développement de l’industrie du transport aérien.
M. Abbas a ajouté que l’Egypte est pionnière dans le domaine de l’aviation civile. Ses débuts étaient en 1910 lorsque la première course aérienne internationale du monde a été organisée. La course a commencé à partir de l’aéroport d’Héliopolis jusqu’aux pieds des Pyramides de Guizeh, avec la participation de 12 candidats de 11 pays européens.
La première vraie étape ayant marqué l’entrée de l’Egypte dans le monde de l’aviation est l’arrivée du premier pilote égyptien avec son avion à l’aéroport d’Héliopolis au terme d’un voyage de 15 jours de Berlin au Caire le 26 janvier 1930. Et à partir de ce moment, cette journée marque la Fête de l’aviation civile égyptienne.
Le ministre a ajouté que les aéroports égyptiens étaient la base sur laquelle le transport aérien a pris forme. Le premier aéroport d’Almaza fut inauguré en tant que premier aéroport international égyptien, en conjonction avec la création d’EgyptAir en mai 1932. La construction d’autres aéroports s’en est suivie : l’aéroport de Port Saïd a été ouvert en 1945, l’aéroport d’Alnozha à Alexandrie en 1947, l’aéroport de Louxor et de Marsa Matrouh en 1954 et d’Assouan en 1960.
En 1963, l’aéroport international du Caire a été inauguré après son développement, puis l’aéroport international d’Hurghada en 1966. Plusieurs aéroports ont ensuite été établis, portant ainsi le nombre total des aéroports en Egypte à 20 aéroports en 2010.
Avec le développement des infrastructures en Egypte et compte tenu de la conviction de l’administration égyptienne de l’importance de l’industrie du transport aérien, 4 nouveaux aéroports ont été créés à savoir l’aéroport Sphinx, l’aéroport de la nouvelle Capitale administrative, ceux de Bernice et de Bardaouil.
En outre, les aéroports de Charm Al-Cheikh et d’Hurghada ont fait l’objet d’un plan de développement et ont vu leur capacité augmenter de 2016 à 2022. Trois autres aéroports sont également en cours de modernisation à savoir les aéroports de Borg Al Arab, de Sainte-Catherine et d’Ariche, dans l’optique de réaliser le développement durable et la Vision 2030 de l’Egypte.
Le ministre de l’Aviation civile a attesté que l’industrie du transport aérien est l’un des piliers fondamentaux de la croissance des économies des Etats, grâce à son impact efficace sur le développement, en stimulant le tourisme et le commerce mondial.
Notons que le volume total du trafic passagers a atteint en 2019 environ 4,5 milliards de passagers. Ce chiffre a chuté à 3,5 milliards de passagers en 2022, et a ensuite connu une nouvelle hausse en 2023 à 4,3 milliards de passagers.
L’industrie du transport aérien s’appuie sur des principaux axes représentés en aéroports, compagnies aériennes, navigation aérienne et autres services. Elle est cependant impactée par de nombreux défis économiques, politiques, sociaux et environnementaux.
Le continent africain a une opportunité prometteuse pour la croissance du secteur de l’aviation civile, sachant que la part de l’Afrique n’est que de 5% du volume total du mouvement mondial bien que la population africaine représente 19% de la population mondiale et que l’Egypte représente 7% de la population africaine. Le trafic de passagers en Egypte représente 5% du volume du trafic africain. Notons aussi que les aéroports africains représentent 10% du total mondial des aéroports. Ces pourcentages confirment qu’il y a des opportunités prometteuses pour l’industrie du transport aérien en Afrique.
Le ministre égyptien de l’Aviation civile a rappelé que l’année 2019 (avant la pandémie de coronavirus) a été marquée par la contribution du secteur du transport aérien mondial de 3,5 billions de dollars soit 4,1 % de la production totale de l’économie mondiale, alors que la participation du secteur du transport aérien en Afrique représente 2,7 % de l’économie africaine soit 63 milliards de dollars.
Le taux de croissance prévu dans le volume du trafic aérien pour l’Afrique est de 5% comme mouvement direct et 13% comme mouvement indirect, ce qui est très limité si l’on considère que le trafic actuel en Afrique est faible à comparer avec le volume du trafic aérien mondial.
La période de 2014 à 2023 a connu une croissance remarquable de la capacité des aéroports égyptiens. L’année dernière, les aéroports égyptiens ont accueilli 63,5 millions de passagers.
Le ministère de l’Aviation civile continue son plan pour augmenter la capacité des aéroports égyptiens pour pouvoir recevoir 72 millions de passagers. Les systèmes aéroportuaires continuent d’être développés afin d’améliorer l’expérience des voyageurs et repenser l’espace aérien égyptien pour être plus flexible.
Partant de l’importance de la participation du secteur privé au développement de l’industrie de l’aviation civile, des procédures sont mises en place pour encourager et faciliter l’établissement des compagnies aériennes privées égyptiennes qui sont aujourd’hui au nombre de 12. Les législations pertinentes sont également examinées et mises à jour, conformément aux normes internationales.
Passons en revue le plan de croissance d’EgyptAir : Le nombre de destinations couvertes par la compagnie a atteint 79 destinations dont 27 sont en Afrique grâce aux vols EgyptAir et sa filiale low-cost Air Cairo. Les destinations devraient également atteindre 114 et la capacité des sièges serait doublée à 89 milliards de sièges/km). Il est également prévu qu’environ 23 millions de passagers seront transportés d’ici 2028.
Abbas a ajouté que le continent africain possède des ressources humaines et un emplacement privilégié. Sa nature pittoresque et ses ressources naturelles lui confèrent des caractéristiques qui en font un terrain attractif pour des investissements.
Et de souligner qu’il existe de nombreuses opportunités que l’Egypte et l’Afrique peuvent investir ensemble et coopérer conjointement pour développer les activités de l’industrie du transport aérien.
Ces activités comprennent la maintenance des avions et la formation des pilotes, le fret aérien, les domaines de la surveillance aérienne à différents niveaux, la formation des équipages d’avions sur différents modèles, la gestion et l’exploitation des aéroports.
Le ministre de l’Aviation civile a souligné la possibilité de partenariats avec différentes compagnies aériennes pour une exploitation optimale des opportunités disponibles afin d’augmenter la connectivité aérienne qui est un pilier fondamental de l’aviation civile. Elle a un impact direct et fondamental sur l’augmentation du volume des investissements et le soutien de la production économique des pays africains.
Selon les estimations de l’IATA, la hausse de la connectivité aérienne de 10% contribuera à la croissance des IDE de (0,6%), à l’augmentation de la production économique de 1,1%, d’autant plus que la contribution de l’industrie aéronautique civile africaine ne dépasse pas les 2% de la contribution totale de l’industrie mondiale du transport aérien dans l’économie mondiale.
Une question s’impose : Le trafic aérien est-il faible en Afrique du fait de son faible potentiel économique ? ou est-ce que le faible potentiel économique est le résultat de la faiblesse du trafic aérien africain ?
Pour sa part, le ministre du Tourisme et des Antiquités, Ahmed Issa, a expliqué que le tourisme en Egypte dépend de l’avion à plus de 90%, c’est que l’aviation est le principal moyen de transport pour que les touristes parviennent en Egypte.
Le ministère du Tourisme et des Antiquités et de l’Aviation civile travaillent conjointement à atteindre les objectifs de l’industrie touristique égyptienne et à relier les villes et les destinations touristiques égyptiennes les unes aux autres. L’objectif stratégique global de l’Etat est d’attirer 30 millions de touristes en 2028, afin de garantir une part équitable du trafic touristique mondial à l’Egypte.
Le ministre du Tourisme et des Antiquités a ajouté que pour atteindre cet objectif. Les ministères du Tourisme et de l’Aviation civile doivent continuer à coopérer étroitement pour atteindre les objectifs fixés. Il faut également augmenter le nombre de sièges de vol à trois fois leur nombre de 2021.
Issa a noté que le ministère de l’Aviation civile ne ménage aucun effort pour fournir toutes les possibilités de soutenir le trafic touristique vers l’Egypte.
Le ministère de l’Aviation civile fournit un soutien technique à la mise en œuvre des programmes de stimulation de l’aviation. Il offre également une réduction sur les frais d’atterrissage, l’hébergement et les services au sol dans les aéroports situés dans les villes touristiques.
Pour sa part, le président de la Holding des aéroports et de la navigation aérienne, l’ingénieur Mohamed Saïd Mahrous, a noté lors de sa prise de parole l’évolution internationale de l’industrie du transport aérien en tant que pilier fondamental des taux de croissance de l’économie nationale et locomotive du développement qui est en effet témoin d’une croissance rapide et échelonnée, bien que ce soit l’une des industries les plus touchées par toutes les conditions environnantes.
Le développement des aéroports ne s’oppose pas à la préservation de l’environnement, car Egyptian Airports and Air Navigation Holding a élaboré un plan ambitieux pour réduire les émissions de carbone et utiliser des énergies propres pour rendre le système aéroportuaire égyptien plus développé et durable.
Par ailleurs, les intervenants ont salué la percée du développement de l’Egypte dans divers domaines, notamment dans le domaine de l’aviation civile et de la construction des aéroports.
Les réunions ont porté sur l’échange de points de vue, de suggestions constructives et de bonnes recommandations, en particulier dans le domaine du développement des infrastructures ainsi que de l’échange d’expériences de soutien qui permettraient de développer davantage diverses activités de l’aviation civile.
Ils ont également salué la présence de cinq ministres égyptiens à la conférence, dont les dossiers sont pertinents et compatibles avec le système aéroportuaire et les mécanismes de son développement conformément à la vision et aux orientations de développement de l’Etat égyptien, qui vise à soutenir tous les sujets qui permettront le développement global de tous les pays du continent africain.
D’autre part, en marge de la conférence, Mohamed Abbas Helmi a rencontré Luis Filippi, directeur général du Conseil international des aéroports, Emmanuel Chávez, président du Conseil international des aéroports de la région africaine.
Pour leur part, le président du Conseil international des Aéroports, son Secrétaire général, ainsi que le président du Conseil pour la Région Afrique ont remercié le ministère de l’Aviation pour l’excellent accueil et l’organisation des réunions de la Conférence, soulignant le rôle exceptionnel de l’Égypte dans le domaine du transport aérien à l’intérieur du continent et saluant le développement significatif dont elle a été témoin à tous les niveaux, en particulier dans le domaine de l’aviation civile.
