Dans notre monde contemporain où la numérisation progresse à toute vitesse, développer une conscience numérique s’avère fondamental. Chaque citoyen est tenu à protéger non seulement ses comptes bancaires, mais aussi ses comptes sur les réseaux sociaux et les différentes plateformes. Or, quel lien y a-t-il entre la sécurité nationale et la conscience numérique ?

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Quand tout un chacun se prend pour un journaliste !
Par : Hanaa Khachaba
La sécurité nationale et la conscience numérique sont deux concepts qui peuvent sembler distincts, mais ils sont de plus en plus interconnectés à l’ère du numérique. Cela étant, l’Etat égyptien double d’efforts afin d’accélérer la transition numérique dans tous les aspects de la vie. Les institutions et les différentes associations multiplient de leur côté les colloques et les stages de formation à l’adresse des journalistes en particulier et toute personne désireuse de développer sa conscience numérique dans un monde où l’information est accessible de tous.
A vrai dire, il ne s’agit plus du journalisme des professionnels. On assiste plutôt à un genre de journalisme individuel où chacun exprime ses opinions, partage des idées et diffuse une information sans la moindre contrainte.
La conscience numérique implique donc une compréhension des risques et de bonnes pratiques en matière de cyber sécurité. Les citoyens et les organisations qui sont conscients des menaces numériques sont mieux équipés pour se protéger. Cela réduit les vulnérabilités qui pourraient être exploitées par des acteurs malveillants, y compris ceux qui pourraient menacer la sécurité nationale.
En effet, de nombreuses infrastructures vitales (énergie, transport, banques, santé…) sont désormais gérées par des systèmes numériques. Par conséquent, une population et des employés conscients des enjeux numériques seront aptes à aider à protéger ces infrastructures contre les cyberattaques qui pourraient entraîner des conséquences graves pour la sécurité nationale.
De même, la conscience numérique implique une compréhension de l’importance de la protection des données personnelles et sensibles. Les fuites de données peuvent aussi provoquer des conséquences dangereuses, notamment en termes d’espionnage ou de sabotage, qui peuvent affecter la sécurité nationale.
Il est sans nul doute qu’une population consciente des enjeux numériques peut mieux collaborer avec les autorités et les entreprises pour signaler les menaces et les vulnérabilités, contribuant ainsi à une approche collective de la sécurité nationale.
Par ailleurs, avec l’avènement des réseaux sociaux et des blogs, n’importe qui peut publier des informations et des opinons, sans vérification et dans quasiment une impunité totale ! Les journalistes professionnels sont formés pour vérifier les faits, maintenir l’objectivité et respecter des normes éthiques du métier, tandis que les gens ordinaires diffusent à tort et à travers tout ce qui leur tombe sous la main. Cela crée un énorme chaos médiatique qui risque même d’impacter les verdicts de la justice, provoquant ainsi ce que l’on appelle des tribunaux médiatiques et non juridiques.
Sans formation professionnelle et une autocensure bien réfléchie, les individus peuvent ainsi partager et diffuser à grande échelle des informations fausses et frauduleuses, augmentant les risques de partialité, de sensationnalisme et de chaos informationnel. Raison pour laquelle, il devient fondamental d’enseigner aux citoyens comment évaluer la crédibilité des sources et vérifier les informations. Il faut aussi encourager les plateformes de réseaux sociaux à mettre en place des mécanismes pour lutter contre la désinformation. Côté institutionnel, il est important de promouvoir et financer le journalisme de qualité pour garantir une information fiable et vérifiée.
En résumé, la conscience numérique et la sécurité nationale sont des enjeux cruciaux qui nécessitent une approche multidimensionnelle, tandis que la démocratisation de l’information présente à la fois des opportunités et des défis pour la société.