Dans la course au développement, l’énergie est le mot clé. C’est pourquoi l’Egypte a décidé de se lancer dans la course à l’énergie atomique et de rejoindre le club des pays dotés de l’énergie nucléaire pacifique.
La décision de construire une centrale nucléaire n’est pas due au hasard. Avec une croissance démographique galopante et des besoins grandissants en énergie, opter pour le nucléaire était un must.
En fait, la centrale d’Al-Dabaa réaliserait un double objectif : produire de l’énergie et adoucir l’eau de mer. Il sera donc question de fournir l’électricité, moteur du développent et d’accroître les ressources en eau dans un pays qui souffre de raréfaction de cette source vitale.
Le président de l’Autorité des centrales nucléaires a récemment annoncé que le permis de construction sera accordé au site d’Al-Dabaa, en juillet 2022. Il s’agira de la première centrale nucléaire égyptienne avec une capacité totale de 4800 mégawatts (4 réacteurs). Les bases du premier réacteur dont la capacité s’estime à 1200 MW seront jetées une fois que le permis est obtenu, a indiqué le responsable.
La centrale d’Al-Dabaa dans le gouvernorat de Matrouh sera construite par l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom), pour un montant de plus de 25 milliards de dollars. 85% de cette somme devraient être financés par un prêt russe. La centrale doit répondre aux besoins grandissants en énergie. Une part importante de la puissance des réacteurs sera consacrée à l’adoucissement de l’eau. La première unité est prévue pour entrer en service en 2026. Les quatre réacteurs de la centrale seront équipés des derniers systèmes de sécurité. Il s’agit de réacteurs de troisième génération.
Les présidents Abdel Fattah Al-Sissi et Vladimir Poutine ont signé le 11 décembre 2017 un accord pour la construction de la centrale nucléaire. L’accord prévoit la construction de quatre réacteurs ainsi qu’un transfert de technologie et de savoir-faire dans le domaine nucléaire pacifique.
Le groupe Rosatom construira la centrale, livrera le combustible nucléaire, formera les employés, assurera la maintenance et la réparation des unités de production. Notons qu’Assystem a remporté un premier contrat avec Rosatom pour participer à la mise en place de la centrale. Assystem assistera AtomStroyExport, société d’ingénierie appartenant au Groupe Rosatom, pour l’obtention des licences et des permis nécessaires à la construction de la centrale nucléaire.
Les contrats comprennent la conception et la construction de la centrale, son alimentation en carburant pour une période s’étalant entre 60 et 80 ans, un accord relatif au combustible usé et un dernier relatif aux services techniques pendant les 10 premières années d’exploitation de la centrale.
Le projet aura un impact significatif sur la réduction de la pollution environnementale engendrée par les combustibles fossiles. La centrale sera un ajout pour l’économie et le secteur énergétique. Elle fera de l’Egypte un pays exportateur d’électricité.
Nucléaire : Moins d’émissions
Le nucléaire est une énergie de demain pour les grands défis écologiques. Elle n’émet pas de particules fines et nécessite peu de surface pour son exploitation, évitant ainsi toute destruction d’habitats. De même, elle ne consomme que peu de ressources minières car on recycle une partie des combustibles usés.
Si l’on tient compte de l’ensemble du cycle de vie d’une centrale nucléaire (y compris l’extraction et le transport des matières premières, la construction et le démantèlement de la centrale nucléaire et, enfin, le stockage et le traitement des déchets), les émissions de CO2 dues à l’énergie nucléaire sont comparables à celles des énergies renouvelables, selon le site forumnucleaire.be.
Dans une centrale électrique, l’énergie est produite par une série de conversions d’énergie. La combustion du combustible ou la fission nucléaire (énergie nucléaire) libèrent de la chaleur que l’eau transforme en vapeur. Cette vapeur actionne une grande turbine qui, à son tour, active un alternateur. Ce dernier convertit l’énergie mécanique en énergie électrique.La production d’électricité dans les centrales nucléaires entraîne émission de CO2 marginale, contrairement aux centrales au charbon ou au gaz, où l’on brûle des combustibles fossiles. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Nations Unies) a calculé les émissions de CO2 (en grammes par kilowattheure) de diverses sources d’énergie. Les centrales nucléaires n’émettent que très peu de CO2, elles contribuent donc à la lutte contre le changement climatique.
Réacteurs de troisième génération
Les différents types de réacteurs nucléaires sont classés en « générations » en fonction de leurs technologies et de leurs périodes de mise en service. La plupart des réacteurs actuellement en service appartiennent encore à la 2ème génération. D’une génération à une autre, les réacteurs sont perfectionnés, notamment en matière de sûreté, d’utilisation du combustible et de réduction des déchets.
La 3ème génération (3G) désigne des réacteurs dits « évolutionnaires » conçus à partir des années 1990. Ils incluent la plupart des réacteurs aujourd’hui en cours de construction, indique le site connaissancedesenergies.org. Parmi les types de réacteurs 3G figure l’ EPR (European Pressurized Reactor ), réacteur à eau pressurisée d’une puissance électrique de 1600 MW. L’EPR est une version modernisée, utilisant des techniques plus efficaces et plus sûres. 4 systèmes redondants contrôlent la sûreté du système.
Il y a aussi les réacteurs russes VVER. C’est le type qui sera construit à Dabaa.