La commission ministérielle mandatée par le Sommet arabe-islamique extraordinaire conjoint sur les développements dans la bande de Gaza — réunissant le Royaume de Bahreïn, la République arabe d’Égypte, la République d’Indonésie, le Royaume hachémite de Jordanie, la République fédérale du Nigéria, l’État de Palestine, l’État du Qatar, le Royaume d’Arabie saoudite, la République de Turquie, la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique, ainsi que la République populaire du Bangladesh, la République du Tchad, la République de Djibouti, la République de Gambie, l’État du Koweït, l’État de Libye, la Malaisie, la République islamique de Mauritanie, le Sultanat d’Oman, la République islamique du Pakistan, la République fédérale de Somalie, la République du Soudan, les Émirats arabes unis et la République du Yémen — exprime sa ferme condamnation et son rejet catégorique de l’annonce par Israël de son intention d’imposer un contrôle militaire total sur la bande de Gaza.
Les pays signataires estiment que cette annonce constitue une escalade grave et inacceptable, une violation flagrante du droit international et une tentative d’imposer par la force un fait accompli, consacrant ainsi une occupation illégale, en contradiction avec les résolutions pertinentes de la légitimité internationale.
Ils affirment que cette orientation déclarée par Israël s’inscrit dans la continuité de violations graves : meurtres, famine, tentatives de déplacement forcé, annexion de terres palestiniennes, violences de colons — autant d’actes pouvant s’apparenter à des crimes contre l’humanité. Ces pratiques annihilent toute perspective de paix, sapent les efforts régionaux et internationaux visant à apaiser la situation et mettre fin au conflit, et aggravent les violations à l’encontre du peuple palestinien, confronté depuis vingt-deux mois à une agression et un blocus complets affectant tous les aspects de la vie à Gaza, ainsi qu’à de graves violations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Face à cette évolution dangereuse, la déclaration souligne :
- La nécessité d’un arrêt immédiat et complet de l’agression israélienne contre Gaza, ainsi que des violations commises par les forces d’occupation contre les civils et les infrastructures civiles dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
- L’exigence, adressée à Israël en tant que puissance occupante, d’autoriser sans délai et sans condition l’entrée d’une aide humanitaire suffisante à Gaza (nourriture, médicaments, carburant) et de garantir la liberté d’action des agences de secours et des organisations humanitaires internationales, conformément au droit international humanitaire.
- Le soutien aux efforts de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu et à un accord d’échange de prisonniers et d’otages, considéré comme une étape humanitaire essentielle pour réduire l’escalade, alléger les souffrances et mettre fin à l’agression.
- L’appel à la mise en œuvre immédiate du plan arabo-islamique de reconstruction de Gaza et à une participation active à la conférence de reconstruction prévue prochainement au Caire.
- Le rejet et la condamnation de toute tentative de déplacement de la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et la réaffirmation de la nécessité de préserver le statu quo juridique et historique des lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem, tout en reconnaissant le rôle central de la garde hachémite.
- La confirmation que la paix juste et durable passe par la mise en œuvre de la solution à deux États, garantissant l’établissement d’un État palestinien indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies.
Les signataires tiennent l’occupation israélienne pour pleinement responsable des crimes de génocide et de la catastrophe humanitaire sans précédent que connaît Gaza. Ils appellent la communauté internationale, et en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité, à assumer leurs responsabilités légales et humanitaires et à agir de toute urgence pour mettre un terme aux politiques agressives israéliennes, qui visent à anéantir les perspectives de paix et à empêcher la réalisation de la solution à deux États. Ils exigent également la reddition de comptes immédiate pour toutes les violations du droit international et du droit international humanitaire commises par Israël, y compris celles qui pourraient relever du crime de génocide.
Enfin, la déclaration rappelle la nécessité de mettre en œuvre les conclusions de la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et sur la mise en œuvre de la solution à deux États, tenue à New York sous la présidence conjointe de l’Arabie saoudite et de la France, notamment les mesures urgentes et datées contenues dans le document final, visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à engager un processus politique vers un règlement pacifique global de la question palestinienne.