Par: Ingi Amr
L’ours polaire est une victime emblématique du changement climatique. Pour la première fois, une étude quantifie les effets néfastes des gaz à effet de serre sur les ours polaires. Publiée dans la revue Science, l’étude détaille comment quantifier avec précision les conséquences d’une seule centrale à charbon sur la majestueuse créature du Grand Nord. Ce savant calcul est pensé par le zoologiste Steven C. Amstrup et la climatologue Cecilia M. Bitz, précise Reporterre.
En été, quand l’épaisseur et l’étendue banquise deviennent trop faibles, les ours blancs se réfugient sur la terre ferme… se privant ainsi de leur principale source de nourriture, les phoques. Adaptés à ces conditions extrêmes, les colosses blancs savent survivre à ces jeûnes contraints, en accumulant des réserves de graisse phénoménale. « Ils perdent alors près d’un kilogramme de masse corporelle par jour », notent Steven C. Amstrup et Cecilia M. Bitz.
Le changement climatique, responsable de la hausse des températures et de la fonte de la banquise, diminue le laps de temps au cours duquel la mer de glace supporte le poids du carnivore. Résultat : les périodes de jeûne ne cessent de s’allonger.
Selon les calculs, dans la mer des Tchouktches, par exemple, située dans l’océan Arctique, la durée du jeûne forcé est passée de 12 jours en 1979… à 137 jours en 2020. En se référant à la quantité de gaz à effet de serre émise durant cette période, cela signifie qu’un jour de jeûne a été ajouté chaque fois que 14 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2 étaient rejetés dans l’atmosphère. Les chiffres varient d’une région à l’autre.