Selon un archéologue, certaines inscriptions découvertes sur le site de Serabit El-Khadim, en Égypte, pourraient appuyer l’existence de Moïse. Pour ce faire, il décrypte des gravures sur des pierres datant de plus de 3.800 ans.
Une découverte remarquable. Dans une publication archéologique loin d’être passée inaperçue, l’archéologue israélien Michael S. Bar-Ron affirme avoir trouvé une preuve de l’existence de Moïse.
Ce chercheur indépendant a étudié, pendant près de huit ans, plusieurs roches recueillies sur le site de Serabit El-Khadim. Grâce au Harvard Semitic Museum, il les a passées au scanner 3D et a ainsi découvert plusieurs inscriptions : « zot mi’Mosche » (« de la part de Moïse », en hébreu), ou encore « ne’um Mosche » (« une phrase de Moïse », toujours en hébreu). Il explique au New York Post : « J’ai passé huit années à m’investir activement dans cette reconstruction souvent frustrante, qui a donné lieu à la découverte de 23 mots proto-sinaïtiques ».

« Je me suis appuyé sur les principes des plus grands noms de l’archéologie et je me suis inspiré du travail de mes éminents collègues dans le domaine », ajoute-t-il.
Compte tenu de l’âge du matériau, estimé à 3.800 ans, il s’agirait des inscriptions extra-bibliques les plus anciennes jamais trouvées. La théorie de Michael S. Bar-Ron reste cependant controversée : dans sa thèse initiale, il explique que ces mots sont l’œuvre d’un scribe connaissant les hiéroglyphes égyptiens et utilisant l’écriture proto-sinaïtique pour encoder des messages religieux et personnels. Il estime que le ton personnel et la forme poétique du scribe plaident en faveur d’une paternité unique.
Cette référence à Moïse contribuerait donc à défendre l’existence de celui qui est considéré comme le premier prophète du judaïsme. Il apparaît notamment dans le Livre de l’Exode et figure parmi les personnages les plus importants de la Bible hébraïque, notamment connu pour avoir reçu les Dix Commandements sur le mont Sinaï.
Le chercheur israélien va même plus loin, affirmant que la pierre comporte des inscriptions faisant référence à « èl », nom de la divinité hébraïque archaïque (datant de -1800 à -1600). Ce terme apparaît notamment dans le Tanakh pour désigner n’importe quelle divinité. D’autres mots, notamment « ba’alat », renvoient à des dieux égyptiens, ici la déesse de l’amour et de la beauté Hathor. Ces inscriptions égyptiennes apparaissent effacées au profit des termes hébraïques, révélant une rupture théologique.
Cependant, ces découvertes ne font pas l’unanimité. Cité par le Daily Mail, l’égyptologue Thomas Schneider qualifie ces recherches de « non prouvées et trompeuses », expliquant que « des identifications arbitraires de certaines lettres peuvent fausser la lecture de l’histoire ancienne ». Il précise également que les inscriptions de l’époque proto-sinaïtique sont connues pour être difficiles à déchiffrer.
De son côté, Michael S. Bar-Ron soutient que ses recherches doivent être poursuivies et attend qu’elles soient vérifiées par ses pairs pour être validées. Il se défend néanmoins : « Tirer des conclusions sur la base d’une ou deux inscriptions serait effectivement faible, mais elles reposent sur ce que l’on comprend de l’ensemble complet découvert à Serabit El-Khadim. Je ne saurais trop insister sur l’importance de lire la protothèse que j’ai publiée ».