Le premier tome de la trilogie Trickster, d’Eden Robinson, finaliste au prix littéraire Giller, paraît enfin en français, et le romancier québécois Gabriel Allaire invente dans Les girafes en feu une nouvelle forme de tourisme censée revitaliser…
Le fils du Trickster

Il était attendu avec impatience, ce premier tome de la trilogie Trickster, publié en anglais en 2017, finaliste au prix littéraire Giller et adapté pour la télévision par la CBC. Jared est un ado paumé alcoolique qui survit grâce à un trafic lucratif de biscuits au pot. Sa grand-mère croit qu’il est le fils du Trickster, un esprit taquin qui hante leur famille depuis plusieurs générations. Quand Jared se surprend à discuter avec un corbeau, le doute s’installe : commence-t-il à perdre la carte ? Un roman bien dense, où la culture fantastique autochtone ouvre une fenêtre sur des possibilités auparavant inimaginables. (Traduction de Marie Frankland, VLB éditeur, 416 p.)
Les girafes en feu

Afin de revitaliser un Granby sur le déclin, un père de famille a inventé le « zoorisme », une forme de tourisme qui gravite autour d’une vedette de cinéma : Olaf, le gorille du parc zoologique local. Avec l’aide de sa femme et de leur fils, il organise des banquets somptueux pour des visiteurs triés sur le volet. Évidemment, rien ne fonctionne exactement comme prévu ! Au cœur de l’histoire, un curieux graffiteur, un groupe secret de mascottes et des inventions loufoques. Un roman sympathique à souhait ! (Leméac, 320 p.)
Jyothi

Quelques jours avant son mariage, la jeune portraitiste Joy prend la fuite vers Kochi, dans le sud-ouest de l’Inde. Elle y rencontre Aakash, un voisin qui héberge secrètement une adolescente. Quand les deux disparaissent, Joy croit qu’un malheur est arrivé et part à leur recherche. Au cours de sa quête, elle croisera une impressionnante galerie de personnages plus grands que nature qui la guideront vers des retrouvailles inattendues. Un premier roman qui réussit à nous transporter au cœur de ce fabuleux pays. (Druide, 448 p.)
Mercy Street

À la clinique de santé des femmes où elle travaille, à Boston, Claudia informe les femmes enceintes des différentes façons de procéder à une interruption volontaire de grossesse, si c’est ce qu’elles désirent. Chaque matin, elle croise une foule compacte de militants antiavortement. Et chaque soir, pour oublier sa vie, Claudia rend visite à Timmy, son vendeur d’herbe. Parmi les clients de Timmy, il y a aussi Anthony, qui participe à des manifestations pro-vie et qui passe beaucoup trop de temps en ligne. Ce trio trouvera-t-il un point d’ancrage commun ? Un roman percutant où les enjeux sociaux s’incarnent avec brio dans des personnages complexes. (Traduction de Janique Jouin-de Laurens, Gallmeister, 432 p.)
Lucille

Ce roman graphique, en teintes toutes douces, retrace le parcours de la Dre Lucille Teasdale, cette Montréalaise qui a passé sa vie à soigner des patients en Ouganda, accompagnée de son mari, le Dr Piero Corti. La façon de raconter son histoire, au fil de celle d’une jeune fille qui entamera elle-même des études de médecine, s’avère fort judicieuse. Une postface, quelques photos d’époque et l’historique de l’hôpital que le couple a contribué à faire grandir complètent ce bel hommage à une de nos pionnières. (Paquet, 204 p.)