Par: Ingi Amr, Walaa El Assrah et Ghada Choucri
« A tout mal un remède » indique un hadith du Prophète Mohammed (Paix et Salut sur lui). En fait, loin des médicaments ou soins médicaux, il existe plusieurs techniques, parfois traditionnelles, parfois bizarres, pour traiter les divers maux ou souffrances. Certains optent pour des huiles essentielles, d’autres pour la musique ; les uns choisissent de se guérir par le son des vagues, les autres cherchent un remède dans la danse ou le sport.
Deux chemins, une finalité commune
Dans notre quête incessante de bien-être, nous découvrons souvent des méthodes surprenantes pour apaiser nos esprits et nos corps. Parmi elles, les cris et la zoothérapie se distinguent comme deux voies singulières, mais puissantes, de libération émotionnelle et de gestion du stress. Ces pratiques, bien que différentes, offrent une échappatoire aux tensions accumulées, permettant une renaissance intérieure et une sérénité retrouvée.
L’art libérateur du cri

Le cri, souvent perçu comme une expression négative, trouve sa rédemption dans l’exploration de ses vertus cathartiques. Cri primal, cri libérateur, peu importe le terme employé, l’essence demeure la même : une libération sonore des émotions enfouies. Ce concept, popularisé par les travaux d’Arthur Janov avec sa « Thérapie primale » repose sur l’idée que les cris peuvent aider à évacuer les traumatismes et les tensions profondes.
Dans la société contemporaine, où le contrôle des émotions et la retenue sont valorisés, le cri est souvent relégué aux marges de la normalité. Pourtant, ce rejet social masque une vérité fondamentale : le cri est une manifestation authentique de notre être. C’est également une expression brute et directe des sentiments intérieurs, libérant des émotions que nous peinons parfois à exprimer par des moyens conventionnels.
Le cri permet de dénouer les nœuds émotionnels, de dissiper les nuages sombres de l’anxiété, et de libérer une énergie vitale souvent comprimée par les contraintes sociétales. Les cris peuvent transformer une douleur interne en une force vivifiante, offrant une sensation de légèreté et de clarté mentale. Ce phénomène trouve son écho dans diverses cultures et pratiques spirituelles où le cri est utilisé comme outil de purification et de guérison.
En psychothérapie, le cri peut être intégré dans des séances de thérapie émotionnelle où le patient est encouragé à exprimer librement sa colère, sa tristesse ou sa frustration. Cette approche permet de mettre en lumière des traumatismes enfouis et de les traiter de manière directe. La thérapie par le cri offre ainsi un espace sûr et contrôlé où les émotions peuvent être explorées et libérées sans jugement.
En dehors du cadre thérapeutique, le cri trouve également sa place dans des activités de groupe visant à renforcer la cohésion et la résilience. Des ateliers de cri collectif sont organisés pour permettre aux participants de partager leurs émotions dans un environnement solidaire et bienveillant. Ces expériences peuvent créer des liens forts et un sentiment de libération collective, renforçant la capacité de chacun à affronter les défis de la vie quotidienne.
L’art du cri, loin d’être une simple explosion de bruit, est donc une pratique de libération émotionnelle et de guérison. En redonnant au cri sa place légitime dans l’expression humaine, nous ouvrons la voie à une meilleure compréhension de nous-mêmes et à une santé mentale plus équilibrée.
Le cri, dans toute sa puissance et sa simplicité, nous rappelle que les émotions, même les plus intenses, méritent d’être entendues et libérées.
La zoothérapie : Une alliance entre l’Homme et l’animal

À l’opposé de la puissance vocale du cri, la zoothérapie propose une approche douce et apaisante pour traiter les maux de l’âme et du corps. La relation thérapeutique entre l’homme et l’animal, qu’elle soit avec un chien, un cheval, ou même un dauphin, ouvre une porte vers des bénéfices émotionnels et physiques considérables.
Les animaux, par leur présence empathique et sans jugement, créent un espace sécurisant pour les patients. Ils permettent de réduire le stress, d’apaiser l’anxiété, et d’améliorer l’humeur.
Le contact avec les animaux stimule la production d’endorphines et d’ocytocine, les hormones du bonheur et de l’attachement, favorisant ainsi un sentiment de bien-être et de connexion.
De plus, la zoothérapie a montré son efficacité dans le traitement de diverses conditions telles que la dépression, le trouble de stress post-traumatique, et même certaines maladies chroniques. Les animaux, par leur simple présence, agissent comme des catalyseurs de guérison, offrant une forme d’amour inconditionnel qui dépasse les barrières linguistiques et émotionnelles.
Que ce soit à travers la libération vocale des cris ou le réconfort silencieux des animaux, ces deux approches offrent des moyens uniques de gérer le stress et de favoriser la guérison émotionnelle. Elles rappellent que le chemin vers le bien-être peut être trouvé dans les expressions les plus naturelles et instinctives de notre être.
Les cris et la zoothérapie incarnent une dualité harmonieuse : l’explosion sonore et l’apaisement silencieux, deux faces d’une même quête de sérénité. En embrassant ces pratiques, nous nous offrons la possibilité de renouer avec notre essence profonde et de trouver une paix durable dans un monde souvent tumultueux.
Danse et mouvement : Un voyage au cœur de soi

La thérapie par la danse et le mouvement est une approche fascinante qui combine l’expression corporelle et le processus thérapeutique.
La danse, bien au-delà d’un simple art, est un langage universel qui parle directement à notre corps et à notre âme. La thérapie par la danse et le mouvement, qui utilise le mouvement expressif comme outil thérapeutique, offre un espace unique pour explorer nos émotions, nos pensées et nos sensations corporelles.
Les différents moyens de cette thérapie
Il existe de nombreuses approches dans la thérapie par la danse et le mouvement, chacune avec ses spécificités. En tête de ses moyens, figure la danse-thérapie improvisée. Cette approche invite à l’exploration spontanée du mouvement, sans contrainte technique. Elle permet de libérer les tensions et d’accéder à un niveau plus profond de soi.
La 2ème technique, celle de la danse-thérapie structurée, il s’agit ici, des exercices spécifiques proposés pour travailler sur des thèmes particuliers (confiance en soi, gestion des émotions, etc.).
Pour la danse-thérapie expressive, cette approche met l’accent sur l’expression des émotions à travers le mouvement. Elle est souvent utilisée pour accompagner des personnes ayant vécu des traumatismes. Enfin, la danse-thérapie relationnelle, cette dernière favorise l’exploration des interactions avec les autres à travers le mouvement.
Les bienfaits d’une telle thérapie
Les bienfaits de cette thérapie sont nombreux et variés comme la réduction du stress et de l’anxiété puisque le mouvement permet de libérer les tensions accumulées et favorise la relaxation. Aussi cette technique permet d’améliorer l’estime de soi. En prenant conscience de son corps et de ses capacités, on développe une image de soi plus positive.
La thérapie par la danse et le mouvement contribue également au développement de la créativité. La danse-thérapie encourage l’expression de soi et stimule l’imagination. En outre, elle œuvre à améliorer les relations avec soi-même et avec les autres: Le mouvement permet de mieux se connaître et de développer des compétences sociales. Enfin, c’est une forme efficace du soutien dans le processus de guérison: La danse-thérapie peut être un outil précieux pour accompagner des personnes ayant vécu des difficultés personnelles ou des traumatismes.
Pour qui ?
La thérapie par la danse et le mouvement s’adresse à tous, quel que soit l’âge ou le niveau en danse. Elle peut être bénéfique pour les personnes souffrant de troubles anxieux ou dépressifs, les personnes ayant vécu un traumatisme, les personnes souhaitant améliorer leur bien-être général, ou les personnes désireuses de développer leur créativité
En conclusion, la thérapie par la danse et le mouvement offre une approche holistique du bien-être, en combinant le corps, l’esprit et les émotions. Elle est un outil puissant pour explorer de nouvelles dimensions de soi et pour se reconnecter à son essence profonde.
La thérapie par la danse et le mouvement, bien qu’étant généralement bénéfique, présente quelques contre-indications qu’il est important de connaître.
Parmi les principales contre-indications, figurent les problèmes physiques sévères. Les personnes souffrant de maladies cardiaques, de problèmes respiratoires sévères, de fractures récentes ou de troubles articulaires importants devraient consulter leur médecin avant de commencer une thérapie par la danse et le mouvement. Aussi les conditions médicales instables: les personnes atteintes de maladies chroniques instables ou de troubles psychiatriques sévères nécessitant un suivi médical régulier devraient également discuter avec leur médecin de la possibilité de pratiquer cette thérapie. Bien entendu, la grossesse est une de ces contre-indications, ou les femmes enceintes doivent adapter les mouvements en fonction des recommandations de leur médecin. Enfin, certaines pathologies
neurologiques. Dans certains cas, des pathologies neurologiques peuvent nécessiter une adaptation de la pratique ou une contre-indication totale.
Enfin, la thérapie par la danse et le mouvement est une pratique généralement sécuritaire, mais il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant de commencer, surtout en cas de problèmes de santé préexistants.
Le rire guérit…

Douleur et souffrance, un thème que l’on ne traite pas à la légère. Il s’agit d’une réalité souvent difficile à vivre, à laquelle on décide de s’adapter si l’on veut survivre et surtout vivre pleinement. Décider de s’adapter, c’est faire consciemment le choix de ne pas subir, de ne pas capituler devant cette douleur qui devient souffrance; c’est de ne pas laisser cette souffrance envahir toute notre vie et tenter de la circonscrire. Et même, d’apprendre de cette souffrance qui nous ouvre parfois un autre niveau de conscience.
Riez un bon coup — cela vous fera plus de bien que vous ne le pensez! Le rire est contagieux.
Nous aimons rire parce que cela nous fait du bien, mais le rire déclenche aussi des changements physiques sains. L’humour et le rire fortifient le système immunitaire, stimulent l’énergie, soulagent la douleur et peuvent nous protéger contre les effets nocifs du stress. En plus des effets positifs sur la santé physique, le fait de rire avec d’autres nous rapproche d’eux et favorise le bonheur.
Un éclat de rire apaise le corps et l’esprit, mais savons-nous vraiment pourquoi ? Le rire stimule la circulation sanguine et favorise la réduction des hormones de stress, comme le cortisol et l’adrénaline. Quand nous rions, le cerveau libère des endorphines susceptibles de soulager un certain degré de douleur physique. De plus, le rire fait augmenter le nombre de cellules productrices d’anticorps et améliore l’efficacité des cellules T, renforçant ainsi le système immunitaire.
Le rire apporte également les bienfaits suivants : Le rire est un bon exercice physique. Le rire fait travailler le diaphragme, et contracte non seulement les muscles abdominaux, mais aussi ceux des épaules, ce qui contribue à les détendre davantage par la suite. Il constitue également un bon exercice pour le cœur. Rire 100 fois équivaut à manœuvrer les rames d’une machine à ramer pendant 10 minutes ou à pédaler 15 minutes sur un vélo d’intérieur!
Le rire change votre façon de voir les choses. Des chercheurs de l’Université de Californie ont découvert que notre réaction à un évènement stressant varie selon que nous percevons celui-ci comme une menace ou comme un défi. L’humour peut nous permettre de voir le côté plus léger des évènements et à considérer ceux-ci comme des défis, ce qui les rend moins menaçants et plus positifs.
Le rire exerce un effet positif sur autrui. Le rire est contagieux. Par conséquent, si vous mettez plus de rire dans votre vie, vous inciterez probablement les autres gens qui vous entourent à rire davantage. En améliorant l’humeur des autres, vous réduisez leurs niveaux de stress, en plus d’augmenter la qualité de vos relations avec eux.
Le rire améliore la longévité. Selon une étude récente publiée dans les Archives of General Psychiatry, les personnes âgées optimistes courent moins de risques de mourir prématurément que leurs homologues pessimistes. En fait, chez les participants âgés de 65 à 85 ans, les plus optimistes couraient 55 % moins de risques de mourir d’une cause quelconque que les plus pessimistes.
Toutes les études le montrent, nous rions de moins en moins. Pourtant, les vertus du rire contre le stress, la déprime ou les insomnies sont bien connues… Corinne Cosseron, à l’origine de la rigologie, raconte cette discipline créée pour remettre du rire dans notre vie.
Une discipline dans laquelle sont utilisées plusieurs techniques du monde entier, comme le yoga du rire, la sophrologie ludique, des jeux «gagnants/gagnants » d’Amérique du Sud pour développer la créativité, créer un état de confiance et, au final, stimuler la joie de vivre. Comment se passe une séance ?
Elle commence par des exercices d’évacuation du stress inspirés des arts martiaux. On s’étire, on bâille, on fait sortir les émotions de la semaine, la tristesse, la colère… Ensuite, on passe aux jeux. Tout cela met en condition pour arriver à l’étape principale, celle de la méditation du rire où, allongé sur le sol, on attend la crise de fou rire qui va libérer toutes les tensions. Et on termine par une relaxation. Une séance dure une heure trente.
Quand les mélodies soignent…

La musicothérapie est une forme de traitement qui utilise la musique comme un moyen de soigner. Certains individus sont plus sensibles à la musique que d’autres et les émotions ressenties face à une musique donnée ne sont pas toujours les mêmes pour deux individus différents.
Ainsi un musicothérapeute peut profiter de la musique pour stimuler l’énergie créative et aider à accroître la concentration et la mémoire.
La musique peut aussi faire surgir des émotions, parfois oubliées ou profondément enfouies. Le thérapeute pourra utiliser ces émotions pour enrichir la démarche thérapeutique, et mettre de nouveau la musique à contribution.
Plusieurs études indiquent que la musicothérapie peut contribuer à améliorer l’humeur. En raison de son effet physiologique, une musique relaxante peut atténuer la douleur et l’anxiété en faisait baisser le taux de cortisol (une hormone associée au stress) et en libérant des endorphines qui ont des propriétés à la fois calmantes, analgésiques et euphorisantes.
D’autre part, les résultats d’une méta-analyse auprès des enfants prématurés soulignent que cette approche peut contribuer à calmer le nourrisson, stimuler le développement du langage, augmenter la prise de poids et la tolérance à la stimulation, réduire le stress et la durée de l’hospitalisation, précise Passeport Santé.
En outre, des résultats d’études cliniques effectuées auprès de personnes âgées affirment que la musicothérapie pourrait faciliter l’endormissement, diminuer le nombre de réveils, améliorer la qualité du sommeil et en augmenter la durée ainsi que l’efficacité.
Les vagues, une cure apaisante

Passer quelque temps au bord de mer est sans doute un remède au stress de la vie quotidienne.
Plusieurs études scientifiques montrent que les espaces naturels « bleus » et donc liés à l’eau seraient associés à un effet apaisant et bénéfique pour la santé mentale.
En écoutant le bruit des vagues, une région du cerveau (cortex préfrontal, associé à différentes fonctions cognitives) est stimulée. C’est un son qui réduit le stress.
En outre, les paysages aquatiques engendrent un apaisement. D’après le magazine « New Scientist » il s’agit d’une « fascination douce ». Contempler la mer et se concentrer sur les bruits des vagues nous apaise. Le bleu de la mer et le va-et-vient de l’eau, font oublier les pensées négatives.
Le site « Ouest France » nous apprend que « cette théorie a été décrite pour la première fois à la fin des années 1980 par deux chercheurs, Stephen et Rachel Kaplan, sous le nom de « restauration de l’attention ».
Selon la psychologue Stéphanie Martin, cela est lié au fait que le cerveau peut vraiment déconnecter dans un milieu naturel. Les bruits de la ville sont beaucoup plus stressants, car ils agressent le système nerveux, indique ELLE. Il y a moins de stimuli, donc moins d’informations à traiter pour le cerveau, donc moins de stress physiologique ».
S’allonger devant la mer, respirer calmement l’air frais à la plage, se promener sur le sable, écouter le son des vagues, c’est un plaisir à ne pas rater.
Les vagues qui se brisent doucement, les rayons du soleil, le sable qui s’étend le long de la côte… Une journée au bord de mer est au-delà d’une détente. Il s’agit d’une cure.
De plus, rien n’améliore l’humeur comme une bonne dose d’air iodé. C’est donc à la plage qu’il faut se rendre.
Un tel séjour est capable de réduire le stress de toute une année de travail.
Au bord de mer, l’air est riche en oxygène, ce qui est idéal pour ventiler les poumons et absorber les ions négatifs. Cela a un effet anti-stress. Après une balade en bord de mer, votre moral sera plus positif. En respirant l’air iodé de la mer, le stress sera réduit et vous vous sentirez bien. Il suffit de regarder la mer, d’écouter le bruit des vagues pour se sentir apaisé.
C’est ainsi que des vacances en bord de mer peuvent recharger vos batteries et avoir un bon impact de relaxation. En fait, les chercheurs indiquent que le «l’espace bleu» influe le cerveau. Le bruit des vagues, de l’eau, les odeurs de sel, les alentours paisibles et naturels permettent de s’évader, de se relaxer, mais également de refaire le plein d’énergie.