Qu’est-ce qu’un bon dispositif anti-corruption ? Pour combattre la corruption, cela ne repose pas simplement sur la mise en oeuvre de règles répressives et pénales. L’Etat – adoptant la lutte contre la corruption comme objectif ultime – s’est accordé sur la nécessité de conduire parallèlement à cette lutte une action préventive et surtout d’y impliquer la société civile.
La stratégie nationale de lutte contre la corruption repose donc sur des axes d’actions afin de prévenir et de détecter les manquements à la probité. Un dispositif anti-corruption interne devrait être ainsi conçu.
Une société plus responsabilisée et plus conscient
Sensibiliser le sommet de la hiérarchie. Voilà en bref, l’essence de la lutte contre la corruption. La prévention étant une des étapes les plus importantes de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, il est important de sensibiliser le public, à une grande échelle, pour garantir une cohérence entre les actions étatiques et la responsabilité sociétale, de sorte à assurer l’efficacité de la stratégie.
C’est dans cette perspective que l’Etat a procédé à développer et à multiplier les programmes de sensibilisation quant aux risques de la corruption, ainsi que l’importance du rôle de chaque citoyen.
Des stages de formation ont été également organisés et offerts aux travailleurs de nombre de ministères, dont entre autres, la Culture, les Wakfs, la Jeunesse et le Sport. L’Autorité du contrôle administratif a pour sa part joint l’acte à la parole, en organisant 4 campagnes médiatiques de sensibilisation, donnant ainsi un coup de projecteur sur les risques de la corruption. Toutes ces démarches ont réalisé 100% de succès. Une autre importante campagne guidée toujours par l’Autorité du contrôle administratif a été lancée sous le thème : “Connaissez votre droit”. Cette campagne se compose de 11 infographies et de 2 “Voice Over”, pour expliquer et faire connaître les crimes liés à la corruption, que les citoyens ou les fonctionnaires peuvent commettre, comme par exemple, le versement des pots de vin, les gains illicites et la falsification, ou encore le blanchiment d’argent et l’usurpation d’identité.
Une autre démarche a été également entreprise par ladite Autorité, concernant les modes de dépôt de plaintes et le projet d’infrastructure des données de l’Etat égyptien. D’autres campagnes de sensibilisation ont été menées dans les universités et les écoles, avec près de 464 activités culturelles et sportives, des colloques et des séminaires sur ce sujet.
Sur un autre plan, les autorités concernées ont procédé au développement du cursus scolaire pour enseigner les droits de l’Homme et les moyens de lutte contre la corruption et les modes préventifs.
Les cursus devraient ainsi inclure des matières enseignant les valeurs de probité et de transparence pour les faire apprendre aux enfants dès leur bas âge. Les enseignants sont par la suite soumis à des stages de formation. De surcroît, a été mise en vigueur la Charte éthique de l’étudiant universitaire, ainsi que celle des membres du corps enseignant.
Nécessité d’une approche exhaustive et d’une coopération internationale
En plus du contrôle et de l’observation interne, une action communautaire de grande échelle s’avère indispensable. De même qu’un code de conduite anti-corruption qui décrira les comportements à observer dans les situations qui présentent un risque et donc précisera les sanctions en cas d’infraction ou de comportement non-autorisé. Et d’autre part, solliciter la coopération régionale aussi bien qu’internationale, pour seconder l’action de l’Etat dans le cadre de la stratégie de lutte contre la corruption.
Plusieurs initiatives dans ce sens ont été lancées. L’Autorité du contrôle administratif a organisé en collaboration avec le Bureau des Nations Unies chargé de la lutte contre les drogues et le crime, un atelier du 9 au 10 décembre 2020, sur la lutte contre la corruption dans le domaine du sport, et ce, avec la participation du Comité international olympique et de la Fédération internationale de football. Près de 60 personnalités éminentes et experts sportifs ont pris part à cet événement qui a réalisé un net succès.
D’autres stages ont été organisés pour échanger les expériences entre les concernés et les autorités exécutives. 9 stages ont été donc organisés au siège de l’Académie nationale de lutte contre la corruption, relevant de l’Autorité du contrôle administratif. Des cadres arabes et africains y ont pris part.
Un protocole a été également conclu entre les autorités exécutives et leurs homologues dans les pays régionaux et internationaux, entre autres, un mémorandum d’entente a été signé entre l’Autorité du contrôle administratif et l’Île Maurice en mars 2020. D’autres mémorandums d’entente seront également conclus tout au long des années de la stratégie dans ce même sens.
Parallèlement à ces démarches régionales et internationales, des délégations égyptiennes ont pris part à toutes les réunions des Accords internationaux concernés par la lutte contre la corruption, ainsi que dans les séminaires et tables rondes organisés par vidéoconférence, sous le thème : “Méthodologies modernes de lutte anti-corruption pour servir le développement durable”.
Une autre approche a été également adoptée, celle d’élaboration d’une étude des unités d’application de la loi rejoignant certains groupes internationaux et régionaux liés à la lutte contre la corruption, le recouvrement d’avoirs et le blanchiment d’argent.
Il fallait à ce propos rejoindre un des groupes spécialisés dans ce point, et ainsi l’Autorité du contrôle administratif a adhéré au Réseau des Autorités de lutte anti-corruption et de prévention (Network of Corruption Prevention Authorities).
Ce Réseau vise à unifier les efforts pour améliorer la collecte des informations, leur gestion et leur échange de façon systématique, entre les Autorités de lutte contre la corruption.
Rôle participatif des ONG et de la société civile
La corruption ne peut être combattue uniquement par une règlementation et des codes de conduite. Des acteurs non-gouvernementaux comme les ONG et les organisations de la société civile, les médias, les associations professionnelles et les syndicats, jouent donc un rôle crucial dans la lutte anti-corruption, et ce, en sensibilisant quant à l’impact négatif de la corruption, ainsi qu’en créant une discussion entre les citoyens et les acteurs, en plus de la mobilisation du public.
La société civile peut en effet jouer un rôle très utile de surveillance de l’utilisation des fonds publics.
Des démarches servant cet objectif ont été entreprises, dont notamment l’activation des codes de conduite pour le secteur privé et la société civile.
Un plan a été également élaboré pour la diffusion de ces publications sur la conduite professionnelle des associations et des institutions publiques, ainsi que les brochures et les affiches pour faire apprendre aux citoyens comment lutter contre la corruption.
Il fallait ensuite soutenir les capacités du secteur privé et de la société civile dans leur action contre la corruption. C’est ainsi que des colloques, des conférences et des ateliers sont organisés tout au long des années de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Un thème important a été adopté, celui de l’initiative “C’est de votre droit”.
Il s’agit de sensibiliser les citoyens et les travailleurs du secteur privé quant à leurs droits assurés par la loi et la Constitution. Entre autres pratiques positives réalisées, figure la résolution 3054 du Conseil des ministres, en vertu de laquelle, des représentants de la société civile et du secteur privé, adhèreront au sous-Comité national de coordination de prévention et de lutte contre la corruption. Comité chargé d’élaborer et de mettre en vigueur la stratégie de lutte contre la corruption.