Dowa Hattem n’est pas uniquement une professeure à l’Ecole des Beaux-Arts de l’Université de Hélouan, c’est surtout une artiste au goût particulier et différent. Ses couleurs, ses lignes, ses dessins ressemblent aux mille et une nuits ou au monde coloré des pays des merveilles. Face à ces œuvres, le public a l’impression qu’il est devenu la jeune Alice et qu’il a fait un saut dans un monde fantastique et magique. Cette touche artistique magique a commencé à sa douce enfance à l’âge de l’école. A l’époque, il n’y avait pas encore le recours à l’Internet, Hattem s’inspirait de certains artistes ainsi que des livres imagés qui présentent des illustrations attrayantes. Ses débuts étaient la reproduction de quelques tableaux, des images inspirées de la nature ou encore de sa propre imagination. Encore à l’école, elle rêvait déjà de poursuivre ses études à l’Ecole des Beaux-Arts. « J’ai fait des études à l’Ecole des Beaux-Arts après le bac. Je suis sincère, je n’ai pas fait le choix uniquement à cause de mon talent, mais aussi en raison de mes notes. Qui sait si j’avais obtenu de meilleures notes au bac. Je n’aurais jamais poursuivi mes études à l’Ecole des Beaux-Arts ».
C’est ainsi que sa carrière commence encouragée par Dr Abou Bakr Al-Nawawi, l’un des plus grands plasticiens d’Egypte et qui est très réputé pour son amour du travail et de l’art. « Je reconnais qu’il a déployé un effort titanesque. Il a consacré sa vie pour encourager les jeunes artistes à poursuivre leur parcours en dépit des difficultés. Il m’a beaucoup encouragé. Nous avons une grande chimie et en tant que mentor et professeur, il a su éveiller le meilleur en moi ».
En tant qu’académicien, Dowa Hattem a assuré qu’elle a connu, étudié et employé toutes les écoles artistiques à l’instar du surréalisme, du fauvisme, de l’école classique. « L’école qui a inspiré le plus c’est l’impressionnisme. Je crois parce qu’elle est plus proche de la langue de l’époque. Les écoles artistiques sont devenues plus tard des mouvements. Avec le temps, chaque artiste créée son propre courant ou style. Si je dois parler du mien, il faut reconnaître que depuis quelques temps, je suis intéressée aux espaces, aux lignes, voire même des formes géométriques. J’aime l’art nouveau ou l’art[1]déco. Depuis 25 ans, j’ai commencé ma carrière et depuis cette date, la couleur a toujours été pour une véritable héroïne incontournable et indétrônable dans toute œuvre ». Initiée par l’artiste Hassan Sélimane, elle a pris l’habitude d’adorer les couleurs particulières. Sélimane avait une ado[1]ration pour la couleur grise. « Tout son tableau pouvait être en gris, alors qu’il n’utilisait pas uniquement le noir et le blanc. Il utilisait souvent une palette de couleurs très variées pour avoir des nuances de gris très abondantes et riches. Après, une période, j’ai fait un master sur les couleurs et l’éclairage dans l’école impressionniste. D’où, j’ai appris à faire de la couleur le roi de mes peintures », a-t-elle indiqué. Hattem a insisté sur le fait que toutes ses peintures sont chères à son cœur étant donné qu’elles représentent une partie de sa personnalité, de ses émois et de son cœur, assurant qu’il s’agit de l’un des défauts des artistes qui adorent leur création.
Quant à la femme artiste, elle a assuré qu’elle connait plus de d’obstacles que les hommes. La famille nécessite beaucoup d’attention et la femme-artiste est montrée du doigt si elle n’accorde pas assez d’intérêt à sa famille. « Dans ma génération, les demandes de la famille et les besoins de la maison était colossaux et en tant qu’artiste femme, je devais déployer beaucoup d’efforts et d’énergie pour faire un équilibre entre ma passion d’artistes et mes devoirs de mères et d’épouses », a-t-elle noté.