Par Ghada Choucri
Les places de Ramsès et d’El-Ataba rejoignent enfin le train du développement, se débarrassant du chaos. La modernisation des places du Caire les ramène à l’âge d’or. La restauration des immeubles patrimoniaux, l’unification des façades des magasins et le déplacement des kiosques en feront une destination touristique et un musée à ciel ouvert.
La place Ramsès a finalement rattrapé le train du développement, avec la mise en œuvre de sa première phase, marquée en premier lieu par la construction et l’exploitation du nouveau parking à étages de Ramsès par la Compagnie Nationale des Routes, qui poursuit les travaux après l’ouverture partielle du parking. Par ailleurs, le gouvernorat du Caire s’emploie à déplacer tous les kiosques de la place et à retirer les empiétements et tous les sites qui s’y trouvent pour qu’elle retrouve sa plus belle apparence et se débarrasse de l’anarchie, rapporte le quotidien égyptien Al Youm Al Sabe’a.
Le développement de la place Ramsès est exécuté en plusieurs phases, incluant l’élargissement du pont du 6 Octobre pour éliminer les embouteillages, ainsi que la restauration des bâtiments patrimoniaux. Le gouvernorat du Caire procède également à la restauration du pont historique d’El-Limoun, avec le déplacement de tous les kiosques et les arrêts qui s’y trouvent.
La place d’El-Ataba est aussi en cours de développement, avec en tête la réorganisation de la présence des vendeurs ambulants et l’ouverture des rues aux piétons et aux voitures, une expérience mise en œuvre pour la première fois dans l’une des zones les plus encombrées du Caire. De plus, tous les immeubles dans les zones de développement sont restaurés et les façades des magasins sont unifiées pour retrouver l’aspect qu’elles avaient à l’époque du Khédive, dans le cadre du projet de développement du Caire Khédivial.
Certaines zones du Caire sont apparues comme des musées à ciel ouvert, telles que Downtown (“Le Caire Historique”), la zone du Caire Historique (régions d’Al-Hussein, d’Al-Gamaleya, d’Al-Mo’ez et leurs environs), ainsi que les places Tahrir et Talaat Harb. Le développement de la place Sayeda Aisha est également en cours, parmi d’autres.
La place Tahrir, musée et attraction touristique
La place Tahrir a connu des travaux de développement qui ont transformé son paysage en un musée à ciel ouvert après l’installation d’un obélisque pharaonique au centre et des sphinges pharaoniques. Un système d’éclairage extérieur a été introduit pour le Musée Égyptien sur la place Tahrir, et une fontaine à trois niveaux a été créée pour entourer l’obélisque et les sphinges. L’eau s’écoule en cascade sur ses côtés en marbre, de manière fluide, conférant une beauté esthétique magnifique qui entoure la scène pharaonique de l’obélisque et des sphinges sur la place. L’espace autour de la fontaine a été aménagé en zones vertes.
Les jardins existants sur la place ont été retirés et replantés avec des palmiers et des plantes ornementales, puis entièrement coordonnés. La zone de surface du garage Tahrir a été plantée d’oliviers et de palmiers, et des bancs ont été installés le long des jardins de la place pour s’asseoir. De plus, un nouveau système d’éclairage a été mis en place pour l’ensemble de la place Tahrir afin de l’éclairer entièrement, avec une distribution d’éclairage décoratif près des palmiers.
Le Caire Khédivial, Musée à Ciel Ouvert
Dans ce contexte, le Caire Khédivial est considéré comme l’une des zones importantes, ayant une dimension historique, civilisationnelle, urbaine et économique. L’État égyptien a donc envisagé des opérations de développement dans cette zone, dans le cadre d’un plan visant à restaurer le lustre patrimonial de la capitale. La région de Downtown est considérée comme un musée à ciel ouvert après la restauration de tous les immeubles, l’unification des façades des magasins, et l’élimination des saillies et des empiétements sur les trottoirs, afin de lui rendre son aspect classique de l’époque du Khédive. Ceci est réalisé avec l’aide de l’Organisme de Coordination Urbaine, qui conçoit la forme des façades en utilisant des photographies anciennes de la zone du Caire Khédivial.
Développement de la Place Sayeda Aïcha
Parmi les zones en cours de développement, on trouve la place Sayeda Aïcha et les environs de la Citadelle. La région a vu la réutilisation des espaces libérés par la construction de bâtiments de services destinés aux touristes qui fréquentent l’endroit, ajoutant une touche esthétique à la place. L’arrêt de microbus a été déplacé temporairement, et plusieurs bâtiments sur la place sont actuellement en cours de démolition pour une refonte complète de la place. Il est prévu de la fermer à la circulation automobile à l’avenir pour la dédier uniquement aux piétons et y créer des jardins et des parcs de promenade. Le tracé de l’axe Salah Salem sera également dévié au milieu des cimetières pour se connecter directement à l’axe des Civilisations, et le pont existant de Sayeda Aïcha sera définitivement démoli.
Développement du Caire Historique
L’une des zones les plus importantes du Caire est le Caire Historique, la vieille ville du Caire, entourée d’un mur historique comprenant les portes de la Victoire (Bab al-Nasr) et de la Conquête (Bab al-Futuh). À l’intérieur se trouvent la rue Al-Mo’ez, Al-Hussein, Al-Gamaleya, Darb al-Labana, Bab Zuweila, Haret al-Roum et d’autres zones historiques. Toutes sont soumises à des travaux de développement et de restauration étendus couvrant cinq zones. Les travaux de développement sont en cours dans la zone du Caire Historique, autour de la mosquée Al-Hakim bi-Amr Allah et des portes d’Al-Nasr et d’Al-Futuh, dans la rue Al-Mo’ez. Cela transforme la région pour le mieux et réutilise les zones en ruine autour des bâtiments et des zones patrimoniales.