– FMI : Témoignage positif sur la solidité des politiques monétaires égyptiennes
– Amélioration de la note de crédit de l’Egypte et hausse des réserves en devises
- Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire international a approuvé la rallonge de 5 milliards de dollars annoncée au début du mois, portant à 8 milliards de dollars les fonds prêtés par le Fonds à l’Egypte.
- Gains issus : Soutenir la confiance dans l’économie nationale, augmenter les investissements étrangers et les flux de dollars, hausse de la valeur de la livre et amélioration de la note de crédit de l’Egypte et de ses réserves en devises.
Par Névine Ahmed
Le Conseil d’administration du FMI a annoncé, après avoir discuté des première et deuxième revues du programme économique pour l’Egypte, qu’il augmenterait la valeur du financement de 5 milliards de dollars, portant le financement total à 8 milliards de dollars. La haute institution financière internationale a mis à disposition un décaissement urgent de 820 millions de dollars, après avoir témoigné de plusieurs effets positifs du programme des réformes sur l’économie nationale.
“Les autorités ont significativement renforcé le programme de réformes prévu. Les mesures récentes visant à corriger les déséquilibres macroéconomiques sont difficiles mais des étapes essentielles et les efforts doivent être poursuivis”, a déclaré la directrice générale de l’institution, Kristalina Georgieva, citée dans un communiqué, rapporté par Le Figaro.
Plusieurs impacts positifs en découleront, dont entre autres, l’accroissement de la confiance dans les perspectives d’avenir de l’économie égyptienne grâce à un certificat de confiance de la première Institution financière internationale au monde, le Fonds Monétaire International. Ce témoignage du FMI affirme la solidité des politiques et procédures économiques mises en œuvre par l’Egypte, représenté notamment dans le soutien de l’économie réelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme, des technologies de l’information, des communications, de l’énergie, et des énergies renouvelables. Cela englobe également l’augmentation de la croissance du PIB du secteur privé et des opportunités d’emploi aux jeunes.
Entre autres impacts du soutien du FMI à l’économie nationale, citons la tendance d’accroître les investissements directs étrangers au cours des années à venir, pour passer progressivement de 10 milliards de dollars par an, à environ 15 milliards de dollars, et ce, au cours de la prochaine période, comme prévoient les économistes.
En fait, l’augmentation des flux de dollars vers l’économie nationale constitue un autre effet positif, puisque 8 milliards de dollars de nouveaux financements seront décaissés par le FMI sous forme de paiements sur une période de 3 ans, ce qui soutiendra les balances de change de l’Egypte.
Les experts estiment également que le lux des devises étrangères, soutiendra la réserve de la Banque Centrale d’Egypte, qui atteint actuellement 35,3 milliards de dollars, pour la porter progressivement à plus de 40 milliards de dollars au cours de la période à venir, ce qui permet de couvrir 7 mois d’importations de marchandises.
Autre point positif de cette démarche, est représenté par la hausse de la valeur de la livre égyptienne par rapport au dollar, après la tarification équitable de la livre décidée par la BCE, ce qui soutient les efforts visant à réduire l’inflation à moins de 10% au cours de la période à venir. La disponibilité de devises étrangères contribuera à la baisse continue du dollar face à la livre, pour atteindre un niveau inférieur à 43 LE.
Le soutien du FMI qui débouchera de même sur l’amélioration de la notation de crédit de l’Egypte, est l’un des principaux facteurs attendus au cours des prochaines semaines et s’inscrit dans le cadre de la série de réformes économiques en cours, et du soutien au secteur privé pour réaliser le développement durable.
Aussi, s’attend-on à une augmentation progressive du taux de croissance économique pour passer d’une moyenne de 4% actuellement à 7% dans les années à venir.
FMI : Une croissance estimée à 4,5% lors de l’exercice 2024-2025 est prévue
– Kristalina Georgieva : Importantes mesures égyptiennes pour parvenir à la stabilité macroéconomique
– L’accord de Ras El-Hekma réduit la pression sur la balance des paiements et protège l’économie des chocs futurs
Le Fonds Monétaire International a déclaré que le taux de croissance de l’économie égyptienne a atteint 3,8% au cours du dernier exercice 2022-2023 et atteindra 3% au cours de l’exercice en cours 2023-2024, s’attendant à ce que cette croissance atteigne 4,5% lors du prochain exercice financier 2024-2025.
Les soldes des réserves de change de l’Égypte s’élevaient à 35,3 milliards de dollars fin février 2024, a ajouté le FMI après avoir discuté des première et deuxième revues du programme économique égyptien, et pris la décision d’augmenter la valeur du financement de 5 milliards de dollars, portant le financement total à 8 milliards de dollars.
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, a déclaré que l’Egypte mettait en œuvre des mesures importantes pour parvenir à la stabilité macroéconomique, en unifiant le taux de change, en accélérant le rythme de cessation des arriérés de devises et en réduisant la dette publique.
La haute responsable du FMI a souligné l’importance des mesures mises en œuvre par les autorités égyptiennes pour relever les défis macroéconomiques qui se sont accrus avec le conflit à Gaza et les tensions dans la mer Rouge. Elle a noté que les autorités égyptiennes ont pris d’importantes mesures visant à protéger les catégories les plus nécessiteuses.
Le FMI a déclaré que l’accord de 35 milliards de dollars visant à développer la ville de Ras El-Hekma soutient l’économie nationale, ce qui réduit la pression sur la balance des paiements à court terme et soutient la gestion par l’économie égyptienne des chocs futurs.
Le FMI a souligné l’importance de mettre en œuvre des politiques économiques et de soutenir le secteur privé pour qu’il devienne un moteur de croissance.
L’institution internationale a souligné l’importance de cibler la Banque Centrale d’Egypte pour réduire l’inflation grâce à des mesures importantes, notamment les taux d’intérêt.
Le FMI a déclaré que l’Egypte mettait en œuvre un plan solide pour parvenir à la stabilité économique, en se concentrant sur la mise en place d’un système de taux de change flexible et en aidant le secteur privé à devenir un leader en matière de croissance économique.
Madbouli : Garantir les besoins en dollars nécessaires aux secteurs productifs
– La 1ère tranche du programme du FMI la semaine prochaine et la 2e de l’accord Ras El-Hekma en mai
– Les priorités sont de répondre aux besoins fondamentaux de production en matières premières
Le Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, a expliqué que pour assurer une croissance économique stable à l’avenir et ne pas être à nouveau exposée à des perturbations extérieures qui pourraient affecter l’Etat, l’Egypte doit s’appuyer sur les secteurs productifs.
“Par conséquent, nous avons identifié quatre secteurs principaux dont dépendra l’économie nationale au cours de la prochaine étape, à savoir : l’industrie, l’agriculture, les communications et technologies de l’information et le tourisme”, a-t-il poursuivi.
Dr Madbouli a déclaré: “Je voudrais faire référence spécifiquement au secteur industriel, expliquant que la période à venir nécessite un rôle de pionnier de la part du secteur industriel en Egypte”. C’est dans ce contexte, que le chef du gouvernement a souligné que l’Etat et le gouvernement travaillent depuis un certain temps pour renforcer ce secteur.
Et le Premier ministre d’ajouter qu’en dépit de toutes les difficultés et défis sans précédent auxquels le pays a été confronté au cours des 4 dernières années, à la lumière des réformes mises en œuvre. “Aujourd’hui, nous cueillons les fruits de ces réformes à travers les nouvelles usines existantes et la croissance significative du secteur industriel”, a-t-il renchéri.
Dr Madbouli a expliqué que la seule façon d’assurer la stabilité et de résoudre le problème de l’écart en dollars, est “d’augmenter nos ressources durables. Une fois de plus, j’insiste et répète: l’industrie, puis l’industrie, puis l’industrie… car c’est la base de la période à venir”.
Il a ajouté que le gouvernement et la BCE ont travaillé pour garantir tous les besoins en dollars nécessaires au lancement fort des secteurs productifs, soulignant en même temps que les priorités du gouvernement sont de répondre aux besoins fondamentaux et aux besoins de production en matières premières dans le but de faire progresser l’économie nationale.
Le Premier ministre a finalement fait allusion à la signature de l’accord avec l’Union Européenne et les paquets de devises annoncés par la Banque Mondiale, indiquant que ces paquets devraient sécuriser l’économie nationale.