L’Egypte envisage le changement climatique avec sérieux. Le pays a réaffirmé son engagement à réduire les émissions de carbone et a pris des mesures significatives dans différents secteurs pour atteindre cet objectif. À cette fin, la nation nord-africaine a mobilisé d’importants investissements de la part du gouvernement et du secteur privé pour soutenir ses efforts visant à réduire le flux de gaz à effet de serre retenant la chaleur dans l’atmosphère.
Par Nermine Khattab
Dans ce rapport, l’agence de presse des Émirats (WAM) met en lumière l’engagement ferme de l’Égypte dans la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de carbone. Le rapport présente notamment les mesures prises par le gouvernement égyptien sur différents fronts pour mobiliser des investissements significatifs provenant de ressources diverses afin de soutenir ses efforts dans la lutte contre le changement climatique.
L’Égypte a toujours tenu à soulever les problèmes liés au changement climatique lors des réunions, des négociations et des conférences sur le changement climatique, conformément aux engagements qu’elle a pris dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et du protocole de Kyoto. L’Égypte a également insisté sur la nécessité d’éviter de politiser cette question et de l’orienter contre les intérêts des pays en développement.
Paradoxalement, l’Égypte est l’un des pays les plus vulnérables aux risques d’impact du changement climatique, alors qu’elle est l’un des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre au monde. C’est pourquoi le pays travaille en collaboration avec d’autres nations pour trouver des solutions, conformément à sa stratégie en la matière :
-Échange d’informations : L’Égypte entend coopérer avec la communauté internationale pour évaluer avec précision les dimensions du changement climatique et son impact sur l’environnement.
-Sensibilisation du public : L’Égypte cherche à sensibiliser le public à ce phénomène et à ses ramifications économiques.
-Capacités nationales : L’Égypte a l’intention de renforcer ses capacités nationales pour lutter efficacement contre le changement climatique, développer des politiques et des programmes dans tous les secteurs pour l’adaptation au climat, et activer les programmes internationaux d’assistance financière et technique ainsi que le transfert de technologie.
-L’Égypte entend associer les associations et les organisations non gouvernementales à ses efforts en matière de changement climatique.
Dans ce contexte, l’Égypte a mis en œuvre une série de mesures pour lutter contre le changement climatique, notamment :
La ratification de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1994, du Protocole de Kyoto en 2005 et de l’Accord de Paris en 2016.
-L’élaboration d’un plan d’action national pour le changement climatique.
-Promouvoir des projets d’efficacité énergétique.
-Mettre en œuvre des initiatives de protection des plages.
-Collaborer avec des partenaires de développement pour créer des instituts de recherche spécialisés.
-mettre en œuvre activement de nombreux projets dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables.
L’Égypte s’est fixé des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de carbone dans le secteur de la production, de la transmission et de la distribution d’électricité d’environ 69,9 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone d’ici à 2030. Le gouvernement vise à atteindre cet objectif grâce à sa stratégie d’énergie durable, qui vise à augmenter la contribution des sources d’énergie nouvelles et renouvelables . Le gouvernement égyptien poursuit également des programmes ambitieux visant à introduire de nouvelles sources d’énergie alternatives telles que l’hydrogène vert, l’hydrogène bleu et l’énergie nucléaire. Le gouvernement a lancé un vaste programme de réforme de la politique énergétique qui comprend une réduction progressive des subventions à l’énergie et la promotion des investissements dans les énergies renouvelables par le biais de la loi sur les énergies renouvelables.
Dans le secteur du pétrole et du gaz, l’Égypte a annoncé dans son rapport actualisé sur les contributions déterminées au niveau national en juillet 2022 un objectif de réduction des émissions de 1,5 million de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone d’ici 2030. Cette réduction équivaut à une diminution de 77 % des émissions par rapport au scénario de statu quo si aucune mesure n’est prise. Cet objectif s’inscrit dans le cadre du vaste programme de transformation mis en œuvre dans le secteur du pétrole et du gaz.
Le secteur pétrolier égyptien a lancé en 2016 le projet de modernisation du secteur du pétrole et du gaz, qui comprend la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique à faible coût par 31 entreprises et la création de plus de 850 stations de ravitaillement en gaz naturel comme alternative aux carburants à faibles émissions.
Le pays vise également à récupérer et à utiliser les gaz associés générés par les gisements de pétrole brut. L’Égypte s’efforce de raccorder les gazoducs aux ménages, afin d’améliorer le niveau de vie des citoyens en leur donnant accès à un carburant propre et peu polluant. Des efforts sont en cours pour produire des carburants verts alternatifs, tels que l’extraction annuelle de 350 000 tonnes d’huile d’algues pour la production de biocarburants et la production annuelle de 100 000 tonnes de bioéthanol.
L’Égypte est un exemple majeur de la manière dont les pays en développement peuvent prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique, tout en poursuivant leur développement économique et en améliorant la vie de leurs citoyens. L’engagement du pays en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique est particulièrement remarquable. L’expérience de l’Égypte et les leçons qu’elle en a tirées peuvent servir de guide à d’autres pays en développement.
Produire l’énergie en protégeant la biodiversité
Les ministères de l’Environnement et de l’Electricité et l’Energie renouvelable orchestrent leurs efforts afin de mettre en place des projets de production d’énergie respectueux de l’environnement et de la biodiversité.
La stratégie nationale de l’énergie vise à accroître la contribution des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Mais il ne s’agit pas uniquement de recourir à des ressources d’énergie renouvelables en installant des parcs éoliens ou des centrales solaires. Il importe également que ces projets ne soient pas une menace pour la biodiversité.
Pour plus de précision, il s’agit essentiellement des parcs éoliens installés dans les zones survolées par les oiseaux migrateurs.
Eoliennes : Protéger les oiseaux
Le ministère de l’Environnement cherche à préserver les oiseaux migrateurs et leurs voies de migration notamment dans la zone du Golfe de Suez où sont installés des parcs éoliens.
Le ministère œuvre à établir un équilibre entre la préservation de la biodiversité et les projets de production d’énergie. Raison pour laquelle le ministère s’attache à protéger les oiseaux migrateurs qui traversent la région de Gabal Al Zeit qui renferme nombreuses éoliennes.
Environ 800 000 mille oiseaux migrateurs traversent cette zone en automne alors que leur nombre dépasse les 2 millions en printemps.
Des mesures sont prises pour que les turbines des éoliennes soient fermées, sur demande, lors du passage des oiseaux.
Les efforts de conservation des oiseaux migrateurs aux échelles mondiale et régionale sont coordonnés au niveau international par la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS, également appelée Convention de Bonn) et par l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA). La CMS également appelée Convention de Bonn, du nom de la ville dans laquelle elle a été signée, a pour but d’assurer la conservation des espèces migratrices terrestres, aquatiques et aviaires dans l’ensemble de leur aire de répartition.
Des villes « amies » des oiseaux
L’Égypte a célébré la Journée mondiale des oiseaux migrateurs sous le thème “Espaces partagés : Créer des villes et des communautés accueillantes pour les oiseaux”.
Le thème est axé sur l’importance de concevoir et de gérer des environnements urbains favorables à la fois aux oiseaux et aux personnes.
Ce thème souligne l’importance d’adapter l’aménagement urbain et communautaire pour offrir des environnements plus favorables aux oiseaux migrateurs. Il appelle à déployer des efforts collectifs pour assurer l’avenir des oiseaux migrateurs au sein et autour des environnements urbains, dans un contexte marqué par le déclin alarmant des populations d’oiseaux.
Transition énergétique
La réalisation des objectifs de développement durable et des objectifs climatiques est un grand défi. La transition vers une énergie propre suppose de transformer notre mode de production énergétique en délaissant les sources qui émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre, comme les combustibles fossiles, au profit des sources qui en génèrent peu ou pas, comme l’électronucléaire et les énergies hydraulique, éolienne et solaire ainsi que l’hydrogène vert. La dernière mise à jour de la stratégie énergétique de l’Egypte vise à porter à 40% la contribution des énergies renouvelables jusqu’en 2040.
