Mars est le mois de la francophonie. Chaque année, l’Egypte et la France célèbrent un événement important à cette occasion. Un événement qui permet surtout de renforcer la francophonie au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi que de booster l’enseignement de la langue française. C’est dans ce contexte que s’est tenue la célébration du projet «Trèfle» dans les jardins de l’ambassade, en présence de hauts responsables égyptiens et français, notamment l’ambassadeur de France au Caire, M. Marc Baréty et le ministre de l’Enseignement, Dr Réda Hégazi. S’ajoutent à cela plus de 600 invités notamment des professeurs et des inspecteurs de la langue française venant de tous les gouvernorats d’Egypte.
Au début de la cérémonie, l’ambassadeur de France au Caire, M. Marc Baréty a rappelé le lancement du projet en 2020 lorsque l’Agence française de développement (AFD) a conclu un partenariat avec le gouvernement égyptien pour soutenir l’enseignement de la langue française dans les écoles officielles et publiques. Renforcer la langue française en tant que LV2 a permis de former près de 13.000 inspecteurs et professeurs au cours de la dernière période, a-t-il indiqué. Et l’ambassadeur de France de renchérir que ces réformes s’inscrivent dans le cadre du programme de refonte éducative mis en place par le ministère égyptien de l’Education et de l’Enseignement. Pour sa part, Dr Réda Hégazi a affirmé que ce programme est une cristallisation de la volonté de l’Egypte et de la France de renforcer leur coopération. Une volonté qui s’est souvent révélée lors des déplacements des deux Présidents Abdel Fattah Al-Sissi et Emmanuel Macron dans les deux pays respectifs, l’Egypte et la France, d’autant que l’Egypte s’est souvent inspirée du modèle éducatif français pour booster.
En marge de cette cérémonie, le Progrès Egyptien s’est entretenu avec Mme Clémence Vidal de la Blache, directrice de l’AFD en Egypte, et M. David Sadoulet, directeur de l’Institut français d’Egypte.
Nouvelles expertises
A cet égard, Mme Clémence Vidal de la Blache a indiqué : «Le projet Trèfle c’est effectivement un projet qui est la priorité de la coopération franco-égyptienne et qui est porté par le ministère égyptien de l’Education et plusieurs partenaires français : l’Agence française de développement et la Banque de développement qui est le financeur du projet. Et un consortium, voire une coalition de partenaires qui viennent apporter des expertises variées dont France Education internationale qui a une spécialisation en français langue étrangère, le réseau Canopé qui est l’opérateur du ministère de l’Education français et qui a une spécialisation en formation de formateurs et formation d’enseignants et enfin l’Institut français en Egypte qui joue le rôle d’intermédiaires et qui permet de localiser tout le contenu qui est produit. Ce projet a été lancé l’année dernière et il vise à former au bout de deux ans donc 2024, 6000 enseignants, voire un enseignant sur deux dans les écoles publiques qui enseignent le français ». Et la directrice de l’AFD en Egypte d’ajouter : « A l’horizon de 2024, le ministère égyptien de l’Education ambitionne de lancer la réforme de l’éducation 2.0 qui rend les langues vivantes et la langue vivante 2 obligatoires. Nous souhaitons alors que les familles et les élèves continuent à choisir le français comme gage d’opportunités comme choix d’avenir. Dans la première année, le projet a formé 550 professeurs et inspecteurs d’une triple mise à niveau : linguistique, numérique et pédagogique ». Elle a ajouté que les personnes formées ont pu obtenir un diplôme linguistique internationale tout en apprenant à enseigner le français de manière innovante et dynamique de sorte à donner plus de place à l’oral dans les salles de classe. Et de conclure en disant : «Les professeurs que nous célébrons aujourd’hui devraient transmettre leur savoir dans leur gouvernorat pour qu’on ait d’ici 2024 6000 enseignants remis à niveau sur tous les plans».
La francophonie en essor
Autour de l’importance de ce projet, M. Sadoulet a expliqué : «Dans l’histoire entre l’Egypte et la France, le partage de la langue est très important. Et l’Egypte est un des pays les plus francophones de la région, l’enjeu de ce projet c’est de projeter la francophonie en Egypte dans le siècle suivant. C’est de faire en sorte que les Egyptiens de demain parlent français comme ceux d’aujourd’hui et d’hier. On le fait à travers ce renforcement, ou de la mise à niveau des enseignants dans le système scolaire égyptien». Concernant l’impact de ce projet sur le renforcement de la francophonie en Egypte, Sadoulet a dit : «J’en suis convaincu en raison de l’engagement du ministre, du ministère, de toutes les autorités égyptiennes pour la redynamisation de cette francophonie en Egypte. Donc, je suis convaincu que le projet Trèfle va avoir des effets importants pour préparer l’avenir de la francophonie en Egypte».