Les partis politiques demeurent importants et indispensables pour l’exercice de la démocratie et du processus politique. Ainsi, ces partis ont-ils un rôle dans le développement des débats autour des questions locales et permettent-ils une confrontation des idées sur le champ politique. Par le passé, les partis politiques ont été affaiblis et leur rôle s’est fané puis s’est évanoui pour devenir marginal dans la vie politique. Mais avec les changements fondamentaux dans la vie en Egypte et avec l’intérêt de la Direction politique à faire une différence en fondant un véritable changement politique, le rôle des partis politiques est revenu sur la surface pour refléter une réelle ouverture sur le travail et le milieu public. Les élections présidentielles 2024 s’avère être une nouvelle naissance pour les partis politiques. Analyse.
Par Névine Ahmed
Les élections présidentielles 2024 revêtent une importance particulière, intervenant à un moment très compliqué, au vu de la conjoncture et des crises régionales, menaçant la sécurité et la stabilité au Proche-Orient. De surcroit, les présidentielles sont l’échéance électorale le plus important que connaît le pays. Mais ce qui caractérise les élections actuelles est notamment le pluralisme et la participation partisane efficace, avec la présence de 4 candidats, dont 3 sont des présidents de partis, ce qui signifie que les partis politiques présentent 75% des candidats.
Ces élections reflètent le rôle éminent des partis dans la vie politique, estiment les observateurs. elles incarnent l’évolution que connaît la vie politique en Egypte, à la lumière du rôle croissant des partis, ce qui exprime le pluralisme partisan et l’élan politique qu’il reflète, à la lumière de la volonté des partis d’organiser des conférences et des réunions de masse avec les différentes catégories du peuple pour présenter leurs programmes et leurs idées électoraux, de façon à contribuer à l’accroissement de la popularité de ces partis qui contribuent à ouvrir des chaînes de communication avec le peuple.
Durant la période de propagande électorale, les partis politiques participant aux élections ou soutenant l’un des candidats ont pu présenter des visions diverses sur un certain nombre de questions qui représentent un défi pour le prochain président de la République.
Dans ce contexte, le conseiller Eid Heikal, chef du parti Al-Wafd, affirme que l’entrée de trois responsables du parti aux élections présidentielles, reflète une nouvelle vision parmi les partis, ainsi qu’un désir d’interagir positivement avec les droits constitutionnels et électoraux.
Le responsable a ajouté que les élections présidentielles se déroulent dans un climat de démocratie, d’intégrité et de transparence, ce qui accroît l’influence du vote et a appelé le peuple égyptien à participer efficacement aux élections.
Le leader du parti Wafd souligne qu’il faut fermer les yeux sur les appels au boycott des élections ou les messages défaitistes émis selon lesquels les élections présidentielles sont réglées. Il a aussi mis l’accent sur les gains que les partis récolteront en participant aux élections présidentielles, que ce soit au niveau populaire ou politique.
Il a enfin prévu que la période à venir connaîtra un élan sans précédent, ce qui se reflétera dans la représentation des partis au prochain Parlement, affirmant la nécessité de soutenir les partis en appliquant le système de liste proportionnelle lors des prochaines élections.
Pour sa part, Dr Zaher Al-Chaqanqiri, leader du Parti républicain du peuple, confirme que le fait de présenter un candidat aux élections présidentielles s’inscrivait dans la stratégie du parti annoncée en 2015.
Al-Chaqanqiri a expliqué que la participation du parti aux élections présidentielles enrichit la vie politique et soutient toutes les forces participant à la scène politique et les aide à présenter leurs programmes et de descendre dans la rue pour que le citoyen puisse connaître les partis et leurs programmes.
Pour sa part, Dr Noha Bakr, professeur de sciences politiques et membre du conseil consultatif du Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques, affirme que la présence de 3 candidats des partis politiques aux élections présidentielles est conforme à l’article 5 de la Constitution de 2014, concernant la circulation du pouvoir à travers les partis politiques, indiquant que la présence des candidats de 3 partis politiques, reflète la maturité de certains partis et leur capacité de présenter des candidats dans la plus importante compétition électorale.
