La Reine, morte le 8 septembre à l’âge de 96 ans, entretenait un lien affectif avec l’Hexagone, où elle a effectué de nombreux voyages officiels et privés, peut-on lire sur lemonde. Elizabeth II aimait-elle la France ? Bien sûr, on peut chercher la réponse dans ses « small talks », ces poncifs dont elle était une grande professionnelle.
A Paris, en 1957, devant le président René Coty, elle magnifie « la profonde et durable affection (…) entre nos deux peuples, fortifiée par deux grandes guerres (…) dont ils sont sortis victorieux ». A l’Elysée, en 2004, elle assure devant Jacques Chirac qu’elle ne se « lasse pas de l’élégance et du charme de Paris ». Dix ans plus tard, lors de sa cinquième visite d’Etat en France, elle évoque « le plaisir » qu’elle a éprouvé en 1948 à « découvrir ce beau pays » choisi alors pour son tout premier voyage à l’étranger.
Aux côtés de François Hollande, elle met encore en avant sa « grande affection pour le peuple français », tout en évoquant « ce mélange unique d’amitié et de rivalité » unissant les deux pays. En 1972, elle s’était surpassée en remarquant devant Georges Pompidou, qui venait de lever le veto gaullien à l’admission du Royaume-Uni dans le Marché commun : « Nous ne roulons pas du même côté de la route, mais nous allons dans la même direction. »