A quelques semaines de la COP26, le monde, assoiffé de gaz et de charbon, tourne le dos aux engagements de réduction des gaz à effet de serre. Ni nucléaire ni éolien : l’état du débat en France illustre l’impasse dans laquelle se trouve la transition, publié dans Les Echos le 10 octobre 2021.
Une Europe assoiffée de gaz, qu’elle achète à des prix faramineux, une Chine contrainte de quémander du charbon à son ennemi australien et de relancer sa production intérieure , un continent indien au bord de la panne d’électricité faute de houille et qui envisage de construire plein de nouvelles centrales thermiques : à quelques semaines de la COP26 sur le climat au Royaume-Uni, c’est peu dire que le monde est plus perdu que jamais dans sa transition énergétique.
Alors que les économies, à commencer par les plus polluantes, devraient donner un coup d’accélérateur aux énergies renouvelables ou non émettrices de CO2 comme le nucléaire, elles font, aujourd’hui, tout le contraire. L’Europe même, et pas seulement le mauvais élève allemand, n’échappe pas à cette volte-face qui compromet les objectifs du Green Deal de la Commission européenne. Moins 55 % d’émissions de gaz à effet de serre en 2030, c’est pour demain. Enfin, c’était…
Les centrales à charbon ont été un moteur du développement économique, mais il faut désormais réduire au plus vite leurs émissions de gaz à effet de serre pour en abaisser les niveaux mondiaux et atténuer un facteur-clé du changement climatique. Il faudra pour cela des solutions innovantes, des ressources financières importantes et une grande dose de courage politique.
L’attrait du charbon reste fort dans les économies émergentes, alors que l’essor des énergies renouvelables n’est pas assez rapide pour répondre à celui de la demande d’électricité et que les technologies de stockage ne sont pas encore déployées à grande échelle. En outre, parce que le secteur du charbon est souvent un employeur important, en tout ou partie contrôlé par l’Etat, les gouvernements sont confrontés à de durs arbitrages entre appels à la baisse des émissions et nécessité de développer leurs économies et servir leurs citoyens.