Au pied des majestueuses pyramides de Guizeh, là où l’histoire millénaire dresse ses pierres sacrées, l’art contemporain trouve un nouvel écrin. Pour sa cinquième édition, « Forever Is Now » transforme le site en une galerie à ciel ouvert, où installations et créations audacieuses dialoguent avec le désert et la lumière dorée de la Méditerranée.

« Le Progrès Égyptien » a eu la chance de rencontrer Recycle Group, parmi les artistes internationaux présents, se trouvait ce collectif franco-russe. Recycle Group, formé par Andrey Blokhin et Georgy Kuznetsov en 2006, explore le domaine de la «réalité virtuelle» en utilisant à la fois des images et des matériaux recyclés. Leur travail vise à relier des sujets incompatibles tels que le classique avec les traditions artistiques contemporaines occidentales avec les réalités domestiques russes.
Il se distingue avec son œuvre cette année par « Nul » symbole de transformation et de réflexion sur l’ère numérique. Entre matière et vide, réalité et virtualité, cette installation suspend les corps dans une trame plastique et interroge notre époque : « Nul » évoque la fin d’un monde ancien et l’émergence d’une conscience numérique nouvelle. Les corps suspendus oscillent entre matière et vide, réalité et virtualité – une image de notre condition humaine, à la croisée de la foi et de la donnée, de l’âme et de la lumière artificielle. »
P.E : Que représente pour vous le fait d’exposer aux pieds des Pyramides ?
C’est sans doute le plus beau cadre où nous ayons jamais installé une sculpture. Voir “Nul” face aux Pyramides, c’est comme si le temps lui-même se repliait. Ce lieu est magique : il contient à la fois l’origine de l’art, de la pensée et du mystère humain. Être là, c’est faire dialoguer l’histoire et le futur dans un seul regard.
P.E : Avez-vous ressenti une forme d’énergie ou de connexion spirituelle face à ce décor millénaire ?
Oui, absolument. Travailler pendant une semaine devant les Pyramides, c’est une expérience presque irréelle. On sent une énergie très forte, presque vivante. Même le vent semblait participer : de petits tourbillons soulevaient parfois les fragments de maille plastique, et le vent jouait avec eux comme avec des esprits du désert. Ce moment avait quelque chose de sacré, d’intemporel.
P.E : Quelle a été la source d’inspiration principale de votre œuvre ?
L’inspiration est partout, mais elle vient surtout pendant le travail. C’est dans l’action que les idées prennent forme. « Nul » est née du désir de comprendre comment l’homme cherche encore à atteindre l’infini, mais à travers un nouveau langage – celui du numérique. C’est une réflexion sur la mémoire, la présence et la trace que nous laissons.
P.E : Pouvez-vous nous expliquer le choix de votre œuvre et le message que vous voulez transmettre?

« Nul » parle du passage entre le réel et le virtuel. Aujourd’hui, chaque donnée, chaque image que nous partageons devient une part de nous-mêmes et reste quelque part pour toujours. Il faut penser à ce que l’on diffuse, car rien ne disparaît vraiment dans le réseau. L’œuvre évoque aussi cette nouvelle spiritualité née des codes et des connexions. Le « zéro » devient un point de départ, un espace de transition entre matière, foi et données – entre l’humain et l’algorithme.





