Le chef de la droite espagnole, Alberto Núñez Feijóo, allait briguer à partir d’hier mardi le poste de Premier ministre devant le Parlement. Une candidature vouée, sauf surprise, à l’échec pour le conservateur, arrivé en tête des élections fin juillet mais sans majorité.
S’il se confirmait, comme attendu, cet échec ouvrira la voie à une candidature du Premier ministre socialiste sortant Pedro Sánchez, persuadé pour sa part de pouvoir obtenir le soutien indispensable des indépendantistes catalans qui réclament en échange une mesure d’amnistie divisant l’opinion publique.
Chargé par le roi Felipe VI de former un gouvernement, M. Feijóo, 62 ans, allait monter à la tribune de la Chambre des députés à 12h00 (10H00 GMT) pour présenter le programme qu’il soumettra au vote des parlementaires ce mercredi.
Pour être investi lors de ce vote, le chef du Parti Populaire (PP) devait obtenir une majorité de 176 députés sur 350. Or, il ne pouvait compter que sur 172 voix, essentiellement grâce au soutien de l’extrême droite de Vox qui faisait figure d’épouvantail pour d’autres formations. Un deuxième vote, où une majorité simple suffit, aura lieu vendredi. Mais, sauf coup de théâtre, le conservateur ne sera pas non plus en mesure de l’emporter.
Conscient de son absence de soutiens, M. Feijóo attaque en règle depuis des semaines les discussions en cours entre son rival socialiste et le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession de 2017.
Ce dernier, qui a fui en Belgique en 2017 pour échapper aux poursuites judiciaires, exige l’amnistie des indépendantistes poursuivis par la justice espagnole en échange de l’appui crucial des députés de sa formation.
Agitant des drapeaux espagnols, environ 40.000 militants du PP, selon la préfecture, ont dénoncé dimanche dans le centre de Madrid cette exigence des indépendantistes catalans.