Galal Aref :
Al-Akhbar :
L’escalade a atteint un degré dangereux dans la guerre entre la Russie et l’Occident sur le territoire ukrainien. On parle des menaces d’utiliser de petites bombes nucléaires, et les livraisons d’armes vers le champ de bataille se multiplient et deviennent plus dangereuses, et il ne semble y avoir aucune perspective – jusqu’à présent – de négociations pour arrêter la guerre, une guerre dont le monde n’est plus en mesure de payer les factures exorbitantes.
Cependant, le véritable danger ne s’arrête pas aux frontières de l’Ukraine, qui est contrôlée par la décision de Moscou et de Washington, et jusqu’à présent le souci de ne pas entrer dans une confrontation directe est le maître d’œuvre de la décision russe et américaine! Les politiciens “malgré l’escalade” réalisent toujours qu’un tel affrontement signifie la fin. Nous avons vu à Moscou – malgré les restrictions – des manifestations appelant à la paix, et nous avons vu au beau milieu de la campagne électorale américaine en cours, de nombreuses voix – des deux partis – pointer du doigt la nécessité d’entamer des négociations pour mettre fin à la guerre.
Mais le résultat jusqu’à présent est que la guerre continue et que l’escalade s’intensifie. Dans les derniers épisodes d’escalade, nous avons suivi un avertissement russe de transfert de la guerre dans l’espace et de ciblage des satellites américains qui servent à interférer dans la guerre d’Ukraine !… Cependant, le vrai danger n’est pas ici, mais dans la totalité des changements survenus qui menacent – en fait – que l’Europe exporte la troisième guerre dans le monde après deux guerres mondiales lancées depuis le Vieux continent pour changer le monde au siècle dernier.
Après l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, l’ambiance générale était la réduction des armements. Désormais, le climat de guerre « ou d’affrontement » semble prévaloir larmement, et les pays d’Europe ne tardent pas à rattraper l’Amérique, la Chine et la Russie, qui ont fortement augmenté leurs budgets d’armement. Des pays qui étaient loin de l’OTAN, comme la Suède et la Finlande, sont en passe de devenir des bases pour les forces nucléaires de l’OTAN aux frontières de la Russie. Et l’industrie de l’armement vit ses plus beaux jours !
Le danger augmente lorsque cela se produit à la lumière d’une crise économique qui afflige l’Europe et le monde (avant même la guerre d’Ukraine), avec une récession croissante, des usines inactives, un chômage croissant et des mouvements de protestation en expansion, et avec l’extrême droite qui se renforce avec ces crises, et l’Italie ne sera pas le dernier grand pays d’Europe à être gouverner par la droite. L’Europe a déjà connu deux guerres mondiales, et je ne pense pas que quiconque veuille l’essayer pour la troisième fois !
Un autre facteur qui double le risque. L’attaque de la Russie était – et est toujours – le principal objectif des États-Unis dans la guerre contre l’Ukraine. Mais maintenant, ils cherchent à imposer à l’Europe une éventuelle guerre avec la Chine. Le résultat sera d’énormes charges économiques que l’Europe ne supportera pas, et vivra également à la merci d’une concurrence américano-chinoise qui prolongera et augmentera le fardeau d’une Europe épuisée, qui vit difficilement et comme un baril de poudre, elle peut exploser à tout moment, et face à tout le monde.
Le plus grand danger est de transformer toute l’Europe (et pas seulement l’Ukraine) en une bombe capable d’exploser à tout moment, par erreur ou stupidité. Le début de la voie du salut est pour la France et l’Allemagne d’assumer la responsabilité de diriger l’Europe pour arrêter l’escalade en Ukraine, et pour la Russie d’y aider par tous les moyens avant que toute l’Europe ne se transforme en une bombe explosant au visage de tout le monde