Les pyramides de Guizeh recèlent leur lot de secrets que les archéologues rêvent de percer. Deux chercheurs italiens prétendent avoir découvert une structure monumentale dissimulée à plusieurs centaines de mètres sous la pyramide de Khéphren, dans une étude suscitant la controverse, selon le site Futura.
Fascinantes et nimbées de mystère, elles comptent parmi les « Sept merveilles du monde antique » et continuent d’attirer des centaines d’archéologues et de spécialistes. Les pyramides de Guizeh sont toujours un sujet d’hypothèses quant à leurs structures, dont une vaste partie reste inexplorée.

En se penchant sur des données recueillies au cœur de la pyramide de Khéphren, des chercheurs italiens prétendaient découvrir la présence d’éléments artificiels sous la base du monument. Mais il ne s’agirait pas de simples chambres supplémentaires qui seraient enfouies sous terre, mais d’un complexe particulièrement vaste, relate National Geographic. Des constructions s’étendant sur plusieurs centaines de mètres carrés, qui formerait une sorte… de ville, se situant à presque un kilomètre sous la surface.
Le SAR et l’IA pour découvrir les secrets de Khéphren
Dès août 2022, une étude publiée sur ArXiv par Filippo Biondi et Corrado Malanga détaillait le résultat de recherches réalisées à l’aide de la technologie SAR, pour Synthetic aperture radar. Ces radars à synthèse d’ouverture permettent d’acquérir des données depuis les airs, sur des altérités géologiques et topographiques à la surface de la Terre. Les informations sont généralement captées depuis des satellites équipés à leur bord d’instruments. Les appareils projettent des faisceaux laser en contrebas, qui se réfractent au sol et « rebondissent » vers le satellite. Une fois les données enregistrées, elles sont traitées afin d’obtenir un rendu en 2D ou une modélisation en 3D.
En mars 2025, les deux universitaires contactaient plusieurs organes de presse afin de communiquer leurs observations sous Khéphren. Huit cylindres empilés verticalement descendraient à une profondeur de 700 mètres sous la pyramide. Pour atteindre une structure s’étendant sur un périmètre de plus de 1 000 mètres. Les professeurs Biondi et Malanga sont parvenus à cette conclusion en faisant intervenir une intelligence artificielle pour compléter les éléments découverts en exploitant le SAR. L’interprétation des résultats provoquait ces dernières semaines la controverse dans la communauté archéologique.
Des élucubrations sans fondements ?
À première vue, les assertions des deux scientifiques semblent fondées. Que pourraient être ces structures ? Une sorte de ville préhistorique, un système ancien imaginé pour créer de l’énergie ? Deux thèses défendues par Filippo Biondi et Corrado Malanga. Et c’est là que le bât blesse. L’annonce sensationnaliste masque les incertitudes et les exagérations concernant les recherches à Guizeh.
Dans un premier temps, les articles publiés par les deux chercheurs italiens n’ont pas été revus par des pairs (peer-reviewed). Le docteur Sarah Parcak, archéologue et égyptologue réputée intervenant pour National Geographic, rappelle que la technologie SAR ne permet pas de percer les couches de pierres et de sédiments, comme sur le plateau de Guizeh.
Des campagnes approfondies sont nécessaires pour obtenir de plus amples données, tant des prélèvements au sol que des relevés sismiques, des tomographies ou des analyses géologiques. Autant d’éléments manquant cruellement pour venir appuyer la théorie d’une cité sous la pyramide de Khéphren.
Pour de nombreux universitaires, la conclusion de Filippo Biondi et Corrado Malanga est, au mieux, une mauvaise interprétation des données, sinon une grossière exagération. Le professeur Malanga, chercheur en chimie organique à l’université de Pise, publiait au cours de ces dernières années divers ouvrages sur les civilisations extraterrestres et les enlèvements par des ovnis, le surnaturel ou encore la conscience « astrale ». À la lumière des contre-analyses fournies par plusieurs experts, il semble alors fort improbable qu’une ville antique ou préhistorique soit dissimulée dans les entrailles de Guizeh.