Le Point
Face au déséquilibre vaccinal qui a confiné à l’injustice au plus fort de la crise du Covid-19 au moment où les premiers vaccins ont été mis à la disposition des gouvernements, l’Europe a décidé de réagir de manière concrète en partenariat avec l’OMS et les pays africains. Six d’entre ces derniers ont été désignés comme les premiers bénéficiaires d’un programme mondial de fabrication de ces vaccins. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal et de la Tunisie, lesquels ont été choisis par l’Organisation mondiale de la santé afin de permettre au continent africain, qui a souffert d’un accès restreint aux vaccins anti-Covid, de fabriquer ses propres vaccins pour lutter contre la pandémie de coronavirus, mais aussi d’autres maladies.
«La pandémie de Covid-19 a montré, mieux que n’importe quel autre événement, que s’en remettre à une poignée d’entreprises pour fournir des biens publics mondiaux est restrictif et dangereux», a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. «La meilleure façon de faire face aux urgences sanitaires et de parvenir à une couverture sanitaire universelle est d’accroître considérablement la capacité de toutes les régions à produire les produits de santé dont elles ont besoin », a-t-il ajouté.
M. Tedros n’a cessé de réclamer un accès équitable aux vaccins afin de venir à bout de la pandémie, et il s’insurge régulièrement contre le fait que les nations riches se soient approprié les doses pour elles-mêmes, laissant ainsi l’Afrique sans grand accès à la vaccination. «C’est une avancée majeure vers la souveraineté de l’Afrique en matière de vaccins. L’objectif est que, en 2040, 60% des vaccins produits en Afrique soient administrés en Afrique », s’est félicitée, à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence sur cette décision.
«Nous ne pourrions pas être plus heureux», lui a répondu le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
«Cet événement est d’une importance historique», a renchéri le président kényan Uhuru Kenyatta, quand le président sénégalais Macky Sall saluait «un grand jour pour l’Afrique et pour l’Europe».