La République arabe d’Égypte, représentée par le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdel-Aati, a adressé aujourd’hui, mardi, une lettre au président du Conseil de sécurité des Nations Unies suite aux dernières évolutions dans le Nil Bleu et à l’organisation par l’Éthiopie d’une cérémonie pour annoncer l’achèvement et la mise en service de son barrage, qui est contraire au droit international.
Le ministre des Affaires étrangères a souligné que malgré tous les efforts vains pour donner au barrage éthiopien une couverture fausse d’acceptation et de légitimité, le barrage reste une mesure unilatérale contraire au droit et aux normes internationales, et ne produit aucune conséquence susceptible d’affecter le régime juridique régissant le bassin du Nil oriental conformément au droit international. En outre, les récents actes éthiopiens constituent une nouvelle violation qui s’ajoute à la longue liste des violations éthiopiennes contre droit international, y compris la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 15 septembre 2021.
Abdel-Aati a affirmé la position inchangée de l’Égypte qui rejette tous les actes unilatéraux éthiopiens dans le Bassin du Nil et leurs répercussions sur les intérêts existentiels des pays en aval, le Soudan et l’Égypte.
La lettre égyptienne au Conseil de sécurité a rappelé que depuis le début unilatéral du projet de barrage éthiopien et au cours des années passées, Le Caire a exercé le maximum de retenue et a choisi de recourir à la diplomatie et aux organisations internationales, y compris les Nations Unies, non pas parce qu’il n’était pas capable de défendre ses intérêts vitaux, mais en raison de la conviction profonde de l’Égypte de l’importance de promouvoir la coopération et de réaliser l’intérêt commun entre les peuples des pays du bassin du Nil conformément au droit international, afin de réaliser les intérêts de développement et de prendre en compte les préoccupations des pays en aval.
En revanche, Addis-Abeba a adopté des positions intransigeantes et a cherché à temporiser les négociations et à imposer le fait accompli, poussée par une agenda politique – et non par des besoins de développement – pour mobiliser l’intérieur éthiopien contre un ennemi imaginaire, en invoquant de fausses allégations sur la souveraineté sur le Nil, qui représente une propriété commune des pays riverains.
L’Égypte a souligné que toute idée fausse selon laquelle Le Caire pourrait fermer les yeux sur ses intérêts vitaux dans le Nil est purement illusoire.
L’Égypte est déterminée à appliquer le droit international dans le Nil et ne permettra pas aux efforts éthiopiens de dominer la gestion des ressources en eau de manière unilatérale. L’Égypte se réserve le droit de prendre toutes les mesures autorisées en vertu du droit international et de la Charte des Nations Unies pour défendre les intérêts vitaux de son peuple.