Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken devait personnellement mettre en garde hier jeudi en Suède son homologue russe Sergueï Lavrov contre toute invasion de l’Ukraine, après avoir brandi la menace de sanctions douloureuses contre Moscou. “Nous sommes profondément préoccupés par la posture agressive adoptée une fois de plus par la Russie à l’égard de l’Ukraine”, a déclaré le secrétaire d’Etat américain qui s’est d’abord entretenu avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba. Ce dernier lui a promis que Kiev continuerait “à faire preuve de retenue”, tout en demandant à ses partenaires de “préparer un train de mesures dissuasives” pour que le président russe Vladimir Poutine “réfléchisse à deux fois avant de recourir à la force militaire”. Hasard du calendrier, les trois pays se sont retrouvés lors d’une réunion ministérielle, en banlieue de Stockholm, de la cinquantaine d’Etats membres de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), rare forum international de dialogue dont les Etats-Unis et la Russie soient tous les deux membres.
La rencontre s’est tenue dans un climat explosif. Lors d’une réunion de l’Otan à Riga mercredi, Antony Blinken a ainsi évoqué pour la première fois des “preuves” attestant selon lui que Moscou “a fait des plans pour des actions agressives significatives contre l’Ukraine” pouvant aller jusqu’à “des opérations militaires à grande échelle”. “Nous ne savons pas si le président Poutine a pris la décision d’une invasion. Nous savons qu’il est en train de mettre en place la capacité de le faire rapidement, s’il le décide”, a-t-il affirmé.
L’Américain a menacé d’une riposte par “une série de mesures économiques à impact élevé” que Washington s’est “retenu d’utiliser par le passé” contre la Russie.- “Offre diplomatique” – C’est cette mise en garde qu’il devrait réitérer à Sergueï Lavrov en fin de matinée. “Le secrétaire d’Etat allait aussi vouloir dire clairement qu’il y a une offre diplomatique, et que nous pensons qu’il existe une solution” qui passe par la mise en oeuvre des accords de paix de Minsk, a dit à des journalistes une responsable américaine.