Il est grand temps de limiter les promotions des produits cosmétiques dans les grandes surfaces, de la même manière que la loi Egalim le fait pour les produits alimentaires, souligne Emmanuel Guichard, certaines PME sont contraintes de ralentir leur production pour survivre.
A l’instar de nombreux secteurs, les entreprises de la cosmétique en France ont été durement touchées ces derniers mois par l’effet conjugué de la hausse du coût de l’énergie, des matières premières et des emballages, selon lesechos.
Ces difficultés frappent d’abord les très nombreuses TPE, PME et ETI cosmétiques implantées en France, qui représentent 82 % du secteur. Parmi elles, les plus fragilisées aujourd’hui sont celles qui fournissent les rayons de la grande distribution en produits d’hygiène-beauté, essentiels au quotidien des Français.
Ces entreprises sont prises en tenaille entre la hausse historique des coûts et la baisse des prix ininterrompue depuis plusieurs années, accélérée par des effets de bords de la loi Egalim. Cette loi, qui avait pour ambition de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs et l’équilibre économique des agriculteurs, a notamment limité les promotions sur les produits alimentaires pour mettre fin aux rabais déraisonnables qui avaient scandalisé l’opinion. Un objectif louable mais qui a entraîné le report par les distributeurs de ces promotions spectaculaires sur les produits non alimentaires, c’est-à-dire les produits cosmétiques et d’entretien de la maison.
Résultat : des prospectus et des têtes de gondole qui affichent 60 %, 70 %, parfois 80 % de promotion sur des gels douche ou des shampoings. Ces produits, qui ne représentent que 8 % des achats des ménages, sont ainsi devenus les produits d’appel des grandes surfaces pour attirer les clients, et les nouvelles variables d’ajustement des distributeurs.