Al-Gomhouriya
Par Abdel Razek Tawfik
Dans un article publié par le quotidien Al-Gomhouriya, Abdel Razek Tawfik a écrit que le fait de façonner une personnalité équilibrée chez le citoyen serait le fruit de tout un système où les efforts se conjuguent : au sein de la famille, de l’école, de l’université, de la mosquée, de l’église, des chaînes télévisées, de la culture, du sport, de l’idéologie, de l’intelligentsia…
Tout au long des cinq dernières décennies se terminant par la disparition de l’ère des Frères, l’Etat était absent dans ce façonnement, ce qui a causé une détérioration et a donné accès à l’extrémisme. L’Etat n’avait pas une vision pour faire face à de tels défis. Le résultat était que les extrémistes ont tiré profit de cette condition pour influencer l’esprit du citoyen. Il n’y avait point de prise de conscience. Ce qui a engendré de nombreux phénomènes, attitudes, détériorations dans divers domaines (…)
Chocs, défis et phénomènes intrus
La personnalité égyptienne fut confrontée à plusieurs chocs et défis durant les décennies écoulées. Nous n’avons pas bien exploité l’esprit vivace qui se trouvait suite à la victoire d’Octobre et nous avons laissé la voie ouverte aux attitudes consommatrices dans ce qui a trait à la vie quotidienne, aux questions idéologiques, aux attitudes : que ce soit l’art, la culture, l’enseignement, l’éducation. A l’époque, le discours religieux a donné naissance à l’idéologie extrémiste et par la suite au terrorisme et à la violence. Des valeurs négatives commencent à s’installer côte à côte avec une absence de conscience chez le citoyen et une absence de vision chez la Direction pour façonner une personnalité égyptienne intégrée sur les plans de l’éducation, de la culture, de l’art et de la santé. Raison pour laquelle ces cinq décennies ont engendré des phénomènes sociaux étranges et intrus à cause du vide qui a permis à des idées étrangères de pénétrer la société et influencer les valeurs des Egyptiens.
Une fois le régime des Frères écarté, l’Etat a fixé une vision pour récupérer et refaçonner la personnalité égyptienne. Il s’agit d’efforts déployés par des idéologues et des experts dans les domaines de l’éducation, de la culture, de l’innovation, de la sociologie. Le but est de récupérer les traits de caractères purement égyptiens : la tolérance, la bonté, la loyauté, la patience…
Analyse
En analysant ce qui est survenu durant les cinq dernières décennies, nous connaîtrons comment la personnalité égyptienne a changé.
D’abord, l’orientation de l’Etat vers « l’ouverture » n’était pas tellement étudiée car elle n’a pas pris en considération les répercussions idéologiques et sociales (…)
Ensuite le recul du rôle des institutions religieuses et l’absence d’un discours qui va de pair avec les défis de cette ère. Ce qui a aidé à la montée de l’idéologie extrémiste et à l’augmentation de la violence et ensuite le terrorisme. (…)
De plus, la croissance démographique galopante qui a dépassé de loin les ressources de l’Etat. Outre la culture du chaos qui s’est reflétée dans les attitudes des gens, devenus de plus en plus violents et impatients. (…)
Sans oublier la dégradation des valeurs en Egypte sur les divers plans : les attitudes consommatrices, les productions cinématographiques de niveau dégradé dépendant des scènes inappropriées ou vantant les drogues et les intimidateurs (…) Il importe également de mentionner le recul du rôle de la famille (…) et de l’école. Outre les rôles de la mosquée et de l’église (…)
S’épauler
En fait, la personnalité équilibrée n’est que le fruit de grands efforts innovants, d’un état de stabilité et de sécurité, de construction et de développement. Façonner une personnalité dépend des idées reçues, des éthiques, des valeurs, de la culture, de l’éducation, du discours religieux, de la prise de conscience…
Façonner une personnalité équilibrée exige un système global et complémentaire où toutes les parties s’épaulent : familles, éducation, religion, culture, art, sport… C’est ce que l’Etat en Egypte cherche actuellement à réaliser.