Surnommée l’âme arabe ou l’ambassadrice du Liban auprès des étoiles, voici comment Fairuz est devenue la voix du monde arabe.
À l’occasion de l’exposition Divas à l’Institut du monde arabe (jusqu’au 26 septembre 2021), voici le portrait de la chanteuse Fairuz, une des plus belles voix du monde arabe.
Nouhad Haddad est issue d’une modeste famille chrétienne de Beyrouth, la légende dit que ses parents n’ont pas les moyens d’avoir une radio et qu’elle ne peut écouter la musique qu’à travers le poste de ses voisins.
C’est en chantant dans la chorale de son école que la petite fille est repérée pour être choriste à Radio Liban, elle devient Fairuz, “turquoise” en français, selon https://www.franceculture.fr/. En 1952, sa rencontre avec les frères Rahbani, deux jeunes compositeurs et paroliers propulse sa carrière.
Alors que dans les années 1950, la scène musicale arabe se situe au Caire, les frères Rahbani et Fairuz vont faire du Liban la nouvelle place incontournable de leur révolution musicale. S’éloignant de la tradition des chansons-poèmes longues, complexes, languissantes, ils composent pour Fairuz des chants courts aux multiples influences : européennes, andalouses, latinoaméricaines et même symphoniques.
Ce parfait mélange des genres permet au plus grand nombre de s’identifier à la musique de Fairuz et dès ses premiers concerts, la prestance de la chanteuse, sa voix unique et son charisme conquièrent définitivement le public. Elle sait tout chanter et les frères Rahbani savent tout écrire : opérettes, comédies musicales, théâtre chanté, variété…
C’est surtout sa façon d’interpréter des textes profonds qui touche les Libanais. Elle chante l’exode rural, la guerre, la pauvreté, le pouvoir abusif, etc.
En 1967, après l’occupation israélienne de Jérusalem-Est, Fairuz chante Jérusalem et le retour des réfugiés, son engagement politique fait d’elle la voix de la cause palestinienne et l’âme du monde arabe.
Si elle chante parfois dans des églises, elle veut s’adresser à toutes les confessions et se définit avant tout comme libanaise ; elle refuse les concerts privés, car elle chante pour le peuple.
Lorsque la guerre civile éclate au Liban en 1975, elle refuse de s’exiler et décide de ne plus y chanter pour ne pas prendre parti.