Le quotidien des Egyptiens n‘est pas toujours facile, même s‘ils restent souriants et très positifs, cela ne reflète pas leur vécu. Parsemé d‘embûches et de litiges, leur quotidien est parfois pesant. Mais, ils ne se laissent pas avoir les sacrés Egyptiens, ils ont aussi leur remède, soit ils recourent à la satire, soit ils savent très bien lâcher prise. Se montrer patient à l’égard des épreuves, apprécier les bons moments ou la beauté en général sont les atouts des Egyptiens.
• Tannesh :
Il n‘est pas rare suite à une querelle d‘entendre dire à une autre : «Ya Am Tannesh». Tannesh est un mot de l‘argot égyptien qui veut dire laisse tomber. Laisse tomber tout ira bien. Alors quand la vie vous pèse avec les problèmes et les difficultés, dites-vous avec nonchalance : «Tannesh.
• Kabbar Demaghak :
La traduction littérale de cette expression est « agrandir la tête », ce qui ne veut rien dire. Mais, pour les Egyptiens, cela fait sens, c’est leur façon de dire : lâcher prise et de ne pas avoir un esprit borné face aux crises.
• Mozza :
Pour exprimer qu’une femme est belle et charismatique, les Egyptiens utilisent le terme « mozza ». Mozza signifie précisément une femme sexy. Dans le dialecte égyptien, Mozza s’écrit exactement comme le mot banane.
• Proverbes :
– Al-Sabr Moftah Al-Farag :
L‘expression «Al-Sabr moftah al-farag» se traduit ainsi : «La patience est la clé des solutions aux problèmes». Cette phrase est très populaire d‘autant plus que les Egyptiens sont un peuple qui a souvent usé de patience pour surmonter les problèmes et les maux. Alors, la patience devient l‘unique cure.
– El hob ama : L’amour c’est ce qui nous préoccupe tous depuis la naissance jusqu’à la mort. Mais, comme on dit souvent en français, on le répète aussi dans le dialecte égyptien sous forme de maxime : el-hob ama (L’amour est aveugle). Rien à ajouter car quand on aime, on ne voit pas les défauts.
– Kossa :
Les Egyptiens utilisent beaucoup le terme «Kossa» pour rechigner quand une personne obtient un droit qu‘elle ne mérite pas.
On dit que du temps des mamelouks ou des fatimides, les marchands se rassemblaient devant les murailles de la ville pour entrer vers le marché, dès que le jour se lève. Ils étaient impatients de vendre leurs fruits et leurs légumes. Comme les courgettes, appelées «kossa» en arabe, étaient parmi les légumes qui s‘abîmaient très rapidement, les vendeurs de courgettes passaient toujours en premier vers le marché à la levée du jour. C‘est pourquoi les Egyptiens ont tendance à utiliser le terme «kossa» quand une loi passe rapidement, sans être trop révisée.
Cette expression rappelle un peu l‘expression française : graisser la patte. La patte était jadis utilisée au sens de la main de l‘homme qui se laisse corrompre. L‘expression provient d‘un contexte similaire, même s‘il y a une différence de conotation. Voici quelle serait l’origine de cette locution proverbiale : au VIe siècle le clergé reçut le droit de toucher la dîme sur le produit de la vente des chairs de porcs (de carnibus porcinis).
C’était même, si l’on s’en rapporte à la chronique, pour percevoir plus facilement cette redevance que, par la suite, la foire aux jambons se tint sur le parvis Notre-Dame. Afin de rendre les commissaires moins rigides, les vendeurs leur mettaient dans la main un morceau de lard qui, naturellement, la leur graissait (cette viande était déjà fort estimée au Moyen Age). »