Faten Hamama, cette séduisante (c’est le sens du mot “faten” en arabe) a pris le titre de Grande Dame de l’écran arabe. Née en 1931 à Al Mansourah (Delta d’Egypte) et morte en 2015 au Caire, elle a tourné son premier film à l’âge de sept ans et va enchaîner les rôles pendant près d’un demi-siècle.
Très jeune, elle épouse, contre l’avis de ses parents à cause de la différence d’âge, le spécialiste du mélodrame, le réalisateur égyptien Ezzedine Zulficar en 1919, dont elle a une fille, Nadia.
En 1954, déjà très grande star, elle joue dans Ciel d’enfer du réalisateur égyptien Youssef Chahine. Le film, présenté au Festival de Cannes 1954, fera partie de la sélection des 150 meilleures productions égyptiennes, lors du centenaire du cinéma égyptien, en 1996.
Sur le tournage, elle s’éprend du jeune premier qui a son âge, Michel Chalhoub, le futur Omar Sharif.
Elle divorce et ils se mari-ent en 1955. Pour épouser Faten, Michel, chrétien de rite grec-catholique, se convertit à l’Islam et prend le nom d’Omar Sharif. Ils ont un fils, Tarek Sharif, jouent dans de nombreux films ensemble, notamment dans Le Fleuve de l’amour d’Ezzedine Zulficar (1961), une adaptation du roman de Léon Tolstoï Anna Karénine, et forment le couple mythique du cinéma égyptien. Faten et Omar continueront à tourner sous la di-rection d’Ezzedine.
La carrière de Faten Hamama, connaît son apogée entre les années 1950 et 1970.
Elle joue dans des comédies romantiques, avec notamment la star des comédies musicales égyptiennes, Abdel Halim Hafez, et aussi dans des films engagés, dénonçant les inégalités sociales ou défendant les droits des femmes. Dans Ouridou Hallan (Je veux une solution), où elle interprète le combat d’une femme égyptienne pour obtenir le divorce, ce film polémique permettra la révision de la législation en faveur des femmes désirant divorcer.
Elle soutient la guerre d’indépendance des Algériens.Faten poursuit sa carrière en Égypte, alors que son mari Omar Sharif entame de son côté une carrière internationale ; il signe un contrat de sept ans avec les studios hollywoodiens Columbia Pictures et s’installe avec leur fils à Hollywood aux États-Unis.
En 1968, malgré leurs senti-ments réciproques, Omar et Faten se séparent d’un commun accord pour «incompatibilité de la vie de couple avec la vie d’acteur inter-national », et divorcent en 1974.
C’est sans doute en raison de sa popularité, de ses combats pour la liberté – elle a manifesté un soutien sans faille à la guerre d’indépendance des Algériens – et surtout de son engagement féministe qu’elle a été nommée docteur honoris causa de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) en même temps que trois autres lauréats dont Noam Chomsky, l’esprit américain le plus libre et le plus rebelle.Après son divorce, elle se re-marie avec un médecin, Mohamed Abdel Wahab, jusqu’à sa mort