Clin d’œil :
Par Samir Abdel-Ghany :




Originaire du quartier populaire d’Al-Gamaliya, Fathi Ali est parti dans le temps, vers l’époque de sa jeunesse, de son adolescence, et de sa frivolité. En un coup de pinceau, il a pu tenir l’exposition « Bent Al-Hita » ou (la fille du quartier). Ainsi, a-t-il présenté la femme avec sa belle plume d’un point de vue purement humain. Il a incarné une image resplendissante, féminine, rêveuse et en quête de bonheur. Et, le quartier qu’il a évoqué n’est autre que la région où il habitait.
L’artiste se rappelle les moments du passé lorsque les gars du coin taquinaient les jeunes filles. Mais, aussi, l’esprit qui se répandait dans les quartiers : un esprit d’amour. C’est l’orbite autour duquel il gravite.C’est dans les œuvres de l’artiste que l’on peut lire toute cette musicalité dans les traits et les vœux des personnages qui vivent au rythme des histoires de Farid, d’Abdel-Halim, de Mohamed Fawzi, de Qandil, d’Oum Kalthoum, etc…Les belles jeunes femmes dépeintes par Fathi Ali se caractérisent par leur beauté particulière qui ressemble à celle de nos rêves.L’exposition est dédiée au grand critique Ezzeddine Naguib en guise d’estime et d’appréciation à son parcours en tant que critique artistique. Il s’agit d’une tradition qui ne peut être respectée que par les habitants d’Al-Gamaliya.
Le critique avait déjà décrit l’œuvre de l’artiste par ses mots : « Le jeu entre lumière et ombre accorde un certain dynamisme à l’art et laisse une partie de la toile sans couleur, que la toile soit peinte en couleurs d’huile, ou en couleur d’acrylique. Tout cela contribue à attirer le regard ».Cela s’applique à tous les tableaux qui représentent la vie dans le quartier : des scènes d’une mère accompagnée de ses enfants, d’une pléiade d’enfants, de clowns, de joueurs d’acrobates, de joueurs d’instruments musicaux populaires, d’Al-Aragouz (cette marionnette égyptienne), de vendeur de pain sur son vélo, des vendeurs de Koshari, de friandises, de légumes, de gamine qui joue à la marelle ou qui saute à la corde, des oies, des derviches au Mouled, d’un danseur de tanourah, d’une femme qui regarde le spectacle de son balcon bâti dans un style islamique, d’une femme qui se repose au soleil, d’une fille aux longues tresses, d’une famille assise dans la salle de séjour, etc…Pourtant, son objectif n’est pas de transposer la vie réelle, mais d’aller encore plus loin en créant une symphonie unique qui palpite de vie comme c’est le cas dans les quartiers populaires. Bref, l’artiste a su peindre cet esprit populaire très particulier. L’exposition qui va vous faire voyager dans un autre univers se poursuit jusqu’au 12 mars. Ne manquez pas l’occasion !