Inspiré par l’Histoire et la reformulation des peintures, L’artiste Fathi Aly est né à Gamaliya (dans le Vieux-Caire). II a ouvert ses yeux sur la beauté des cafés du quartier Al Hussein, l’authenticité et la joie des gens ordinaires, des vendeurs ambulants et des monuments islamiques où règnent la chaleur et la grandeur. Fathi raconte qu’il dessinait les gens ordinaires. Ces gens dont personne ne remarque ni ne ressent l’existence. « Je suis leur unique voix qui peut les décrire, car je suis l’un d’eux, se réjouit-il. Je connais très bien leurs moments de joie et de tristesse. Mes œuvres sont une incarnation de ces gens. Ils sont mon trésor et la cause de ma prospérité. » « Quant à ma relation avec Naguib Mahfouz, c’est une relation de créativité. Nous deux, sommes nés dans un même quartier et chacun d’entre nous parle des êtres humains, de leur chagrin et de leur moment de joie. J’ai été chanceux d’avoir eu à me rapprocher du célèbre écrivain. J’ai toujours senti que je parlais des personnages dont lui-même parlait dans ses œuvres. La grandeur de Naguib Mahfouz c’est qu’il écrit sans attendre une contrepartie. C’est un amoureux de l’art d’écriture. Je suis un amoureux de l’art du dessin », déclare Aly. Et d’ajouter : « Je suis toujours obsédé par une seule idée, celle de présenter mes œuvres qui parlent des gens lambda dans un petit musée, dans une vieille maison du quartier El Gamaliya. Une maison où les gens n’ont pas peur d’y aller, où l’on n’a pas à se mettre sur son 31, ni de ticket d’entrée. J’espère que les enfants entrent dans cette maison pour dessiner et jouer avec les couleurs. J’aimerais qu’ils sortent fiers d’eux-mêmes ». Sur l’organisation des ateliers de travail, l’artiste explique qu’il avait appris chez deux célèbres artistes, en l’occurrence Sami Atteya et Zahrane Salama. Il a indiqué qu’ils lui avaient appris avec patience et dévouement en lui transmettant leurs riches expériences aussi bien dans l’art que dans la vie. « Aujourd’hui, j’organise mes pro–pres ateliers pour que les autres en profitent. Je suis très content d’être entouré d’une élite d’artistes et de créateurs pour préparer notre exposition artistique, se réjouit-il. Nous avons choisi, comme thème, Charlie Chaplin, cet artiste à l’esprit jovial, le philosophe qui a vécu pour donner au monde joie et bonheur. Les rêves d’Aly sont ordinaires. Il souhaite avoir un musée et que ses œuvres atteignent le monde entier. « Je sais que mon chemin passera par ma localité et mon intérêt pour mon petit monde, que j’exprime avec amour. Je peins simplement et remplis mes tableaux d’ombre et de lumière. Je sens que ce qui sort du cœur atteint le cœur», conclue-t-il.