Dès son inauguration samedi dernier, le Festival international du Film d’El-Gouna est à la Une de l’actualité de toute la semaine : soit par les robes et les habits quotidiens des actrices lors de ses activités, soit par ses colloques et ses séminaires abordant les problèmes du cinéma. Cette fois-ci, il est à la Une par des demandes de son annulation à cause de la projection d’un film déformant l’image de l’Egypte. Un tollé qui n’est pas encore terminé. L’histoire a commencé lundi soir quand le film égyptien «Plumes» a été diffusé au cours des activités du Festival.
Dès son début, les acteurs Chérif Mounir, Achraf Abdel Baky et Ahmed Rezk ont quitté la salle de diffusion et ont annoncé leur boycott du film et leur refus d’assister au colloque de débat du film. Ils ont fait des déclarations à la presse à ce propos. Dans l’intervention de Chérif Mounir à l’émission «L’Histoire» avec Amr Adib, il explique : «Le film a déformé l’image de l’Egypte en exposant une famille qui vit dans un bidonville dans une souffrance continue. L’image était noire et dégoûtante en exposant la famille vivant dans une insalubrité insupportable. Cela ne reflète pas la réalité car même dans les bidonvilles, on ne vit pas de la sorte et il faut exposer aussi les efforts déployés par l’Etat pour combattre cette sorte de vie.» Et Mounir de poursuivre que c’est sa propre opinion et que ses collègues Achraf Abdel Baky et Ahmed Rezk l’ont soutenu. «La seule créativité artistique dans le film est que ses héros sont de nouveaux visages et qu’ils ne sont pas des acteurs, ce qui donne au film une crédibilité. L’idée du film est belle mais son exposition est si noire et si obscure à tel point que mes collègues et moi ne pouvions attendre la fin du film.», a-t-il conclu. De l’autre côté, le producteur du film, Mohamed Hefzy, a défendu son film lors d’une intervention télévisée toujours à l’émission «L’Histoire» avec Amr Adib. «C’est une simple différence des points de vue. C’est un cas sain. Mais je dois clarifier que je ne produis jamais de film qui déforme l’image de l’Egypte. Je dois souligner aussi que le film a d’abord été approuvé par la Censure avant sa diffusion au Festival.
Je suis également sûr que le film ne va pas rencontrer de problèmes lors de sa prochaine diffusion commerciale dans les cinémas, prévue en décembre prochain.» Et Hefzy de poursuivre que l’idée du film est imaginaire et est née dans l’imagination du réalisateur Omar El-Zohiri avec ses actions, ses personnages et ses acteurs. L’idée est neutre, elle ne précise ni temps ni le lieu en exposant une cause humanitaire d’une femme en souffrance. «Je vois que l’idée n’est pas politique, elle est simplement artistique et humanitaire », a conclu Hefzy. Voilà les deux côtés du nouveau tollé du Festival d’El-Gouna. Qui a raison et qui a tort ? La réponse sera donnée – grâce au jugement du public – en décembre prochain lors de la projection officielle du film en salle.








