Fêter est une source de joie. Or, souvent, des personnes, ignorant la vraie essence des religions, pensent que le fait de fêter devrait être interdit. Le Prophète Mohamed (Paix et salut sur lui – PSL) a, quant à lui, ancré l’idée de célébrer. Eternel souriant, il a donné ses directives à ses adeptes pour qu’ils jouissent des jours de fêtes. Mohamed est un homme qui prône l’amour de la vie et la compassion envers son prochain.
Pour le Prophète (PSL), la fête que ce soit le Petit-Baïram ou le GrandBaïram, mérite d’être célébrée. Pour ce faire, il a préconisé à ses proches de s’embellir en portant de nouveaux ou beaux habits. Se laver et se parfumer étaient également parmi les recommandations du Prophète aux Musulmans. Mais aussi, les fêtes en islam ne sont pas de simples occasions pour organiser des cérémonies festives ou pour se réunir autour d’un festin bien que cela en fasse partie. Au-delà de leur dimension festive, l’islam vise à réaliser à travers ces deux fêtes des objectifs d’ordre spirituel et humanitaire.
La dimension spirituelle se manifeste à travers l’Aïd dans la mesure où cette fête commence par la célébration de la Prière, par le « takbir » (dire allahou akbar », le « tahlil » (dire la ilaha illallah), le « tahmid » (dire al-hamou lillah). La fête de l’Aïd en islam est ornée d’invocations. Les deux fêtes sont également liées aux actes d’adoration instaurées par l’islam.
En effet, l’Aïd Al-Fitr arrive juste après le jeûne, pendant que l’Aïd AlAdha se situe en période du Pèlerinage. Ainsi la fête en islam n’est pas une occasion de se libérer des limites fixées par la religion pour satisfaire ses passions et ses désirs. Les fêtes en islam sont avant tout des fêtes spirituelles, fortement liées à Dieu ; des occasions pour se rappeler Dieu. ‘Omar ibn ‘Abdel-‘Aziz disait : « Ce n’est pas un jour de fête pour celui qui met des vêtements neufs, mais un jour de fête pour celui qui redoute la menace divine ». Cela ne signifie nullement que la joie et l’amusement n’ont pas de place dans les fêtes musulmanes.
Au contraire, lorsque le Prophète (PSL) vit Abou Bakr réprimander les deux femmes qui chantaient chez lui, il dit à Abou Bakr : « Laisse-les ! Chaque peuple à une fête, et ce jour est notre jour de fête », (rapporté par AlBoukhari et Mouslim). Cela signifie simplement que les différentes festivités doivent être dans la limite des prescriptions de l’islam. La dimension humaniste et sociale se manifeste clairement à travers les fêtes musulmanes. Dans ces moments de fêtes, le musulman ne pourrait oublier son frère. Il ne pourrait faire la fête seul en oubliant les plus démunis.
Les fêtes musulmanes bannissent l’égoïsme. Ainsi, l’islam a-t-il instauré zakat al-fitr à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr. Le Prophète (PSL) l’a prescrit, comme l’évoque Ibn ‘Abbas, pour qu’elle soit une purification du jeûneur de toute parole futile et de tout propos obscène ainsi qu’une nourriture pour les nécessiteux (rapporté par Abou Daoud). Le Prophète (PSL) dit également à propos de la finalité de zakat al-fitr : « Epargnez-leur la mendicité ce jour-là » (rapporté par ad-Daraqoutni et al-Bayhaqi).
De même, l’islam a instauré le rite du sacrifice pour que le musulman en dépense pour sa famille, ses proches, et les nécessiteux. C’est ainsi qu’est distribué le sacrifice : un tiers pour la consommation personnelle, un tiers pour le partager entre voisins et proches et un tiers pour les pauvres. Plus la part des pauvres est grande, plus cela est méritoire. Dieu dit : « Mangez-en vousmême et faites-en manger le pauvre » (Sourate 22 : verset 27).