Une exposition au sein des Pyramides et de la civilisation égyptienne antique
La troisième édition de l’exposition Forever is now, initiée par Art d’Egypte / Culturvator, fait à nouveau revivre l’esprit de la civilisation égyptienne antique via quatorze œuvres d’artistes sur le plateau de Gizeh. La semaine dernière au Caire, cette fondation a lancé sa troisième édition de l’exposition internationale annuelle « Forever is now » avec en toile de fond les Pyramides de Gizeh pour souligner l’importance des échanges culturels entre artistes au cœur de l’histoire et de la civilisation égyptienne ancienne ».
Le troisième volet « Forever is now », qui se déroule du 26 octobre au 18 novembre, présente un ensemble diversifié d’artistes venus de divers coins du monde. Parmi eux figurent l’artiste égyptien Mohamed Banawy et le talent saoudien Rached Al Shashai, ainsi que la plasticienne américaine Carol A. Feuerman et le créateur belge Arne Quinze. Collectivement, ces artistes se sont réunis pour interagir de manière créative avec l’un des sites historiques les plus emblématiques du monde, créant des récits visuels immersifs qui fusionnent harmonieusement des éléments contemporains avec le passé, tissant des récits sur la terre et ses habitants.
A l’instar de ses prédécesseurs, « Forever is now 3 » continue de remettre en question la nouvelle ère de technologie et de changement que traverse la planète, confrontant le patrimoine culturel à la pratique de l’art contemporain. En collaboration avec l’UNESCO, Nadine Abdel Ghaffar , fondatrice d’Art d’Egypte / Culturvator convie quatorze artistes du monde entier à donner leur vision actuelle de l’Égypte antique. Cette année, le thème s’articule autour du concept de « jeu » avec des œuvres interactives qui engagent le public à interagir. Le spectateur devient ici démiurge de ces expériences qu’il est amené à vivre et à ressentir, brouillant la frontière entre lui et les artistes. « Cette année est la plus ambitieuse. » insiste la fondatrice
“Elle démontre l’influence durable de l’héritage culturel de l’Égypte ancienne et sa capacité à inspirer à la fois l’imagination artistique et publique”. ajoute Nadine
L’être et la lumière
Ces installations sondent ainsi le passé dans le présent pour rêver au futur de l’humanité. Chacune utilise divers matériaux (fibre de verre, acier, pierre, marbre, calcaire…) pour des œuvres artistiques respectueuses de l’environnement.
Parmi les artistes invités, on découvre celle de Sabine Marcelis (Pays-Bas). « RA » est une structure qui représente une symphonie des éléments, revenant « au lieu de naissance du cadran solaire ». Le verre exploite l’énergie du soleil qui produit une empreinte de lumière en constante évolution. Avec la sculpture hyperréaliste « Femme égyptienne sous la forme de la déesse Hathor », Carole A. Feureman (États-Unis) dépeint une femme contemporaine, incarnant l’essence de cette ancienne divinité de l’amour et de la fertilité.
Tradition et innovation
« Mirror Gate » ou “Le Portail du miroir “de Pilar Zeta (Argentine) s’inspire de la culture et du mysticisme de l’Égypte antique. Son chemin en damier sert de portail multidimensionnel, avec au bout un œuf miroir. En le traversant, il invite le spectateur à réfléchir sur son propre potentiel infini lorsqu’il voit son reflet à l’intérieur des pyramides. Avec « From the Inside Out », JR (France) présente une plateforme qui aide les communautés du monde entier à défendre ce en quoi elles croient et à inciter au changement local et mondial à travers l’art public.
Il est également intéressant de voir comment Rached Al Shashai (Arabie saoudite) utilise le tissage de l’osier dans «Le Pyramide Translucide» pour souligner l’importance des méthodes traditionnelles, tout en favorisant l’innovation et la créativité. « The Ghost Temple » ou “Le Temple Fantôme”de Sam Chendi (Égypte et Royaume-Uni) met autrement en évidence cette empreinte laissée par la civilisation égyptienne. Si aujourd’hui les structures physiques n’ont plus leur beauté d’autrefois, son installation vient rappeler que l’individu peut ressentir encore l’énergie qui se dégage de ces vestiges.
De son côté, Dionysios (Grèce) fait plutôt appel à l’intelligence artificielle (IA) à travers « Méditation on Light » ou “Méditation sur la lumière”. Sur ce tapis d’or, le spectateur s’installe, s’immerge dans le paysage et tente de donner un sens à ce qui semble nu. Ailleurs, « Reality is Timeless » de Rachid Al Khalifa (Bahreïn) constitue des parties d’un labyrinthe qui émergent de la terre sous différents angles. Chacune, ornée de motifs, s’inspire de l’ouvrage Tour de Babel de 1679. Quant à « Horizon » de Costas Varotsos (Grèce), sa structure, formée de huit cercles dans lesquels tourne le monde, met l’accent sur la relation entre le Nil et le plateau de Gizeh, accentuant sa portée à travers la planète.
Les 14 artistes ont chacun pris des directions différentes avec leurs installations, chacun interagissant avec le contexte de manière unique. Par exemple, une sculpture géométrique de Dionysios, intitulée « Méditation sur la lumière », qui exploite l’intelligence artificielle ; une sculpture hyperréaliste de Carol Feuerman, intitulée « Femme égyptienne sous la forme de la déesse Hathor », évoquant l’ancienne divinité égyptienne de l’amour et de la fertilité ; et des sections d’un labyrinthe de Rashid Al Khalifa émergeant du sol sous différents angles, chacune ornée de motifs inspirés du livre « La Tour de Babel » de l’érudit jésuite Athanasius Kircher en 1679.
“L’exposition souligne également l’importance des échanges culturels entre artistes, démontrant la place de la créativité humaine au cœur de l’histoire palpitante et de la civilisation égyptienne antique. ” explique Nadine Abdel Ghaffar, la fondatrice de Cultur Vator – Art d’Egypte.
Parmi les œuvres exposées nous pouvons voir celle de l’artiste égyptien Mohamed Banawi intitulée « Comme en haut, ainsi en bas ». L’œuvre mêle le passé au présent.
Face aux pyramides Stéphane Breuer présente une icône du XXIe siècle. Son œuvre “TEMPLE I” est positionnée dans l’axe exact des trois pyramides de Kheops, Khephren et Mykèrinos. Si l’on trace une ligne qui relie leurs sommets respectifs on arrive au lieu ou se situe cette œuvre.
Il voulait explorer cet axe très particulier au sein du millénaire plateau de Gizeh, où les trois pyramides deviennent une par un jeu de perspective naturelle.
Ne ratez pas l’occasion et allez visiter l’exposition Forever is now.