Interview : Gisela Colon, Stephen Cox et Chérine Guirguis se confient au “Progrès Egyptien ”
L’une des plus grandes expositions artistiques “Forever is now’’ s’est déroulée au pied de la septième et dernière merveille du monde : les Pyramides de Gizeh. Ce site, symbole de l’éternité, était au rendez-vous aussi bien avec l’Histoire qu’avec l’art contemporain. Des artistes vivants venus pour fusionner leur art avec celui de l’Égypte antique, cette civilisation datant de plus de 4500 années qui a su résister à l’épreuve du temps. C’est une rencontre entre des générations d’artistes, séparées par 4 millénaires et demi d’Histoire. Les dix oeuvres jouent avec les formes et les perspectives, intégrant pleinement les trois grâces égyptiennes et l’horizon désertique qui les entoure. Le passé, le présent, le futur et l’héritage artistique sont autant de thématiques qui se croisent et s’entrecroisent incessamment.
Cette exposition artistique riche en couleurs a pu mettre en valeur les trésors des Pharaons par le truchement d’un dialogue avec le contemporain à l’échelle internationale. D’où le nom qu’il porte. Installée sur un itinéraire menant aux célèbres merveilles antiques au plateau du Guiza organisée par Art d’Égypte, dont la fondatrice est Nadine Abdel Ghaffar avec le soutien du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, du ministère des Affaires étrangères et de l’UNESCO, l’exposition – qui prendra fin le 7 novembre prochain – réunit des oeuvres d’artistes locaux et internationaux.. “Le Progrès Egyptien” a eu l’occasion d’interviewer des artistes qui ont bien voulu lui parler à coeur ouvert.

Ainsi l’actrice américaine Gisela Colon parle de l’exposition comme étant une aubaine offerte aux artistes pour dialoguer avec le passé en le ramenant matériellement au présent pour nous le faire revivre. Son oeuvre en fibre de carbone et particules d’or rappelle le soleil couchant, ou le disque solaire du dieu Râ, ou encore une soucoupe volante. «À travers les oeuvres d’art contemporaines, nous, les artistes, pouvons être une voix qui canalise les mêmes sentiments universels des êtres humains qu’ils soient dans le passé ou le présent. Le passé peut se renouveler et renaître avec un regard dirigé vers l’avenir. C’est un moment intemporel de solidarité humaine, de connexion et d’unité» a expliqué l’artiste américaine

Quant à Chérine Guirguis, la plasticienne égyptienne résidant aux États-Unis d’Amérique, elle a exprimé sa joie de participer à cette exposition internationale qui se tient pour la première fois au pied des pyramides. Chérine dans des déclarations faites de manière exclusive, elle fait savoir que son oeuvre d’art a été inspirée par un vers de Doria Chafik. Intitulée, “Je suis de retour” cette oeuvre est un mémorial qui honore la longue histoire de la femme égyptienne grâce au rôle primordial qu’elle a joué aussi bien sur le plan sociétal que culturel en Egypte au fil du temps. La forme de la statue est inspirée de la forme de l’ancien “Sistre”, un instrument de musique sacré utilisé par les prêtresses d’Isis lors des rituels et des processus de guérison et de purification, et gravé de motifs pharaoniques et portant des parties d’un poème de l’égyptien Doria Chafik.

Le Britannique Stephen Cox, de son côté, déclare avoir été témoin de la plus grande manifestation artistique au pied des Pyramides. Content d’être en Egypte et toujours ébloui par la grandeur de sa civilisation. Il a été chargé par le ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth de produire une sculpture pour l’Opéra du Nouveau Caire. En ce qui concerne le mouvement artistique en Egypte, il estime qu’il est florissant Participe également à cette exposition l’artiste français JR ou Jean René avec une réjouissante oeuvre en forme d’une gigantesque main, tenant une carte postale sur laquelle apparaît, en trompe-l’oeil, une photo en noir et blanc de la pyramide dont le sommet, fracturé, semble flotter dans les airs et sur laquelle est écrit «Greetings from Giza» (salutations de Guiza).

L’artiste Lorenzo Quinn, le fils du prix Oscar Anthony Quinn, dit avoir participé à l’exposition en raison de son amour pour l’art égyptien antique. Il a toujours été convaincu que l’art a le pouvoir de tromper la mort et de rendre la personne immortelle. “Quand j’ai été approché avec la possibilité d’exposer une de mes sculptures devant les créations intemporelles les plus glorieuses de l’humanité, c’était un rêve devenu réalité. J’ai également réalisé que c’était une tâche ardue car aucun artiste sur terre aujourd’hui ne peut égaler la beauté et la perfection des magnifiques pyramides égyptiennes antiques.” ajoute-t-il.
