Par Bertrand Baret et Anthony Lombard
Depuis 2017, les initiatives politiques pour favoriser l’industrie ont été fortes : réforme du droit du travail, loi PACTE, plan de relance européen et national intégrant une baisse des impôts de production, programme d’investissement d’avenir à 20 milliards d’euros, soutien aux jeunes entreprises innovantes, 34 milliards d’euros dédiés à France 2030, notamment.
Cependant, le secteur des produits manufacturés, en pleine mutation, est au cœur de l’actualité, impacté par des enjeux de souveraineté, des tensions sur les approvisionnements, une envolée du prix des matières premières, une évolution des modes de consommation, et enfin la transition numérique et écologique.
Face à ces turbulences, la France doit relever quatre challenges afin de bien ancrer son industrie nationale : compétitivité, attractivité, proximité et durabilité. Une politique au service de la compétitivité des industriels Poursuivre la baisse des impôts de production est une mesure clé d’un retour à la compétitivité. Si l’effort de réduction de 10 milliards d’euros sur les 70 milliards d’euros de recettes annuelles est louable, il est nécessaire d’aller plus loin.
Par exemple en instaurant des zones franches dans les « territoires d’industrie », une exonération temporaire d’impôts sur des filières ou des sites industriels stratégiques, ou encore un dégrèvement incitatif à travailler sur des chaînes de valeur amont / aval, en France et en Europe. Renforcer l’ensemble de ces chaînes de valeur est crucial pour une compétitivité à l’échelle collective, mais aussi pour la souveraineté nationale. Si les fleurons industriels constituent la locomotive économique, c’est bien la logique d’écosystèmes industriels qui est à renforcer. Il faut donc activer des actions sur mesure : la transformation de France 2030 en véritable plan Marshall industriel avec un maillage européen, national et régional ; la construction de fonds régionalisés publics, privés et particuliers ; la facilitation du rapprochement entre industriels, en lien avec l’Autorité de la concurrence. Un renfort de l’attractivité des compétences dans un secteur souvent délaissé.