Anne Hidalgo a été investie jeudi soir par le Parti socialiste pour la présidentielle, prélude à une “mobilisation collective” autour de la maire de Paris pour tenter de relancer une campagne qui peine à décoller, rapporte l’AFP. Créditée par les sondages de 5 à 7% des voix, Anne Hidalgo s’est engagée dans la bataille pour 2022 sans attendre cette investiture, qu’elle savait quasiment acquise, puisqu’elle a depuis des mois le soutien des instances du parti, dont le Premier secrétaire Olivier Faure. Lors du ré-cent Congrès du PS, ce dernier jugeait d’ailleurs que la candidate aurait “vraisemblablement une majorité très large”, face à son seul challenger, le maire du Mans, Stéphane Le Foll. Une majorité déjà visible au niveau des parrainages pour être candidat à l’investiture. Anne Hidalgo en a obtenu 208, son concurrent 34. M. Le Foll ne se fait pas d’illusions: “La messe est dite”, a-t-il reconnu auprès de l’AFP, dénonçant l’absence de débat avec l’édile parisienne. Mais il a mis en garde les socialistes contre le “risque de passer à la trappe” en 2022 à cause de “l’indéfinition, la non affirmation et la forme d’incohérence depuis le début de la campagne d’Anne Hidalgo”. Les militants étaient invités à voter dans les fédérations de 17h à 22h, et le résultat allait être connu dans la soirée. Anne Hidalgo devrait fêter ça dans un bar parisien avec des militants. Le président de la commission d’investiture du PS, Pierre Jouvet, esperait environ 25.000 votants. Dès le vote achevé, le parti allait se ranger en ordre de bataille derrière sa candidate, avec une convention d’investiture le 23 octobre à Lille, fief de Martine Aubry, sa mentor en politique. L’occasion d’un premier meeting pour sonner “la mobilisation collective”, avec quelques poids lourds du PS annoncés. Lille permettait de “rassembler les différentes générations de la famille socialiste, celles qui ont été en responsabilité, et celle qui le sont aujourd’hui”, expliquait sa directrice de campagne, Johanna Rolland. “Des personnes de la société civile et des porteurs de causes” étaient également présents. Les adversaires d’Anne Hidalgo estiment qu’elle a raté son entrée dans la course présidentielle. “Vous êtes à 4%, abonnée à 4% et vous n’irez pas plus loin”, lui a encore lancé mercredi l’ex-ministre LR Rachida Dati en plein Conseil de Paris, raillant “une campagne électorale déses-pérée et désespérante”.