Les oppositions ont fraîchement accueilli l’allocution d’Emmanuel Macron mercredi soir qui, avant d’entamer hier jeudi un marathon international, les a enjointes à “clarifier” dans les 48 heures la manière de “bâtir des compromis” pour résoudre la crise politique née des élections législatives, rapporte l’AFP. Ecartant en quelques mots l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale, testée mardi et mercredi auprès de certains dirigeants de parti, le chef de l’Etat a demandé un choix à la gauche unie, au Rassemblement national et aux Républicains, qui l’ont empêché d’avoir une majorité absolue dimanche. Les groupes au Palais Bourbon doivent “dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller”, et ce à courte échéance, a-t-il prévenu: “Il faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l’Assemblée nationale sont prêtes à prendre: entrer dans une coalition de gouvernement et d’action (ou) s’engager à voter simplement certains textes, notre budget”. Il leur a donné 48 heures, voulant “commencer à bâtir cette méthode et cette configuration nouvelle” à son retour du sommet européen de jeudi et ce vendredi à Bruxelles. Son marathon diplomatique le conduira ensuite à un sommet de l’Otan et à un sommet du G7. M. Macron a rappelé que les élections législatives avaient “fait de la majorité présidentielle la première force”, avertissant de sa détermination à “ne jamais perdre la cohérence du projet que vous [les électeurs] avez choisi en avril dernier”, à sa réélection. Toutefois, il a reconnu la nécessité “d’apprendre à gouverner et légiférer différemment”, usant de nombreuses fois du mot “compromis”. Car “aucune force politique ne peut aujourd’hui faire les lois seule”, un “fait nouveau”, a déclaré le président de la République. “J’entends et je suis décidé à prendre en compte la volonté de changement que le pays a clairement demandée”, a dit Emmanuel Macron.